Choses à faire et à ne pas faire

Dernière modification: January 03, 2012

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CHOSES À FAIRE :

  • Planifier : Dans le cadre du processus général de planification stratégique, on mènera un processus systématique de planification de la communication pour concevoir une stratégie réfléchie que l’on consignera par écrit. On veillera à ce que tous les acteurs de la campagne connaissent et appuient la stratégie de communication et ses diverses composantes.
  • Comprendre le public : Il faut entreprendre des recherches participatives pour définir avec précision et bien comprendre les publics cibles et pour choisir les canaux, techniques et outils de communication les plus susceptibles de les atteindre. On adaptera le message, les techniques et les outils en fonction du public cible, en diversifiant les méthodes de manière à s’adresser à tous les segments du public que l’on entend atteindre.
  • Combiner les canaux et les tactiques de communication : Il est utile de combiner différents outils, canaux et techniques de communication pour atteindre les publics cibles dans toute une gamme de contextes et de situations. La diffusion des messages par les médias publics offre plus de chances d’induire des changements de comportement durable lorsqu’elle est accompagnée d’interventions interpersonnelles, en partenariat, par exemple, avec les organisations communautaires, les établissements d’enseignement et les prestataires de soins de santé (VicHealth, 2005: Review of Communication Components of Social Marketing... et Promundo/OMS, 2007). Ces interventions peuvent s’adresser directement à au public, au moyen, par exemple, d’interviews ou de présentation de profils dans les médias, d’émissions de radio avec participation des auditeurs/auditrices ou d’émissions-débats télévisés.
  • Recourir aux nouveaux modes de communication : L’emploi de l’internet et des autres technologies modernes, par le biais des réseaux sociaux, de Youtube, des SMS, de Skype, etc., n’est plus une nouveauté. La campagne peut bénéficier grandement de ce que les intervenants comprennent ces technologies nouvelles et sachent en tirer parti pour communiquer rapidement des messages aux publics et pour mobiliser ceux-ci en vue d’une action rapide.
  • Prétester : On prévoira un temps amplement suffisant pour vérifier et revérifier tous les messages et les matériels de communication avec les parties prenantes, les partenaires et les membres des publics cibles par le biais de consultations, de focus groupes, de sessions de retour d’information, etc. Il y a lieu de s’informer sur les autres campagnes et sur les moyens qu’elles ont employés pour atteindre des publics cibles comparables. On pourra envisager de copier certains éléments de ces campagnes qui ont fait la preuve de leur efficacité. Voir Principales initiatives sur le site du Centre virtuel de connaissances et consulter la Liste de références et de ressources à la fin du présent module pour des liens renvoyant aux campagnes actuelles.
  • Appeler à l’action en termes simples : Un message direct appelant clairement à l’action a de meilleures chances d’être entendu que de multiples messages complexes.
  • Apprécier la valeur des efforts actuels d’élimination de la violence à l’égard des femmes déployés par les parties prenantes et les publics cibles : On montrera en quoi la campagne peut appuyer ces initiatives, les amplifier et contribuer à la réalisation de leurs objectifs.
  • Être prêts aux opportunités et aux urgences imprévues en matière de communications : Il pourra s’agir, par exemple, d’une attaque des médias contre la campagne (urgence) ou d’un changement d’opinion d’une personnalité influente qui décide de s’exprimer en faveur de la cause de la campagne (opportunité). Toute évolution inattendue devrait donner lieu à la formulation immédiate d’un message de riposte et à des mesures visant à tirer parti des opportunités ou à gérer les crises. Dans la mesure du possible, la stratégie de communication devrait inclure un certain nombre de scénarios potentiels et des plans d’action prévisionnels pour parer aux éventualités de manière efficace.
  • Respecter l’éthique : Il importe de veiller à ce que les messages et leur transmission soient sensibles aux sexospécificités, respectent les droits de la personne et ne renforcent pas les stéréotypes négatifs sur les femmes et les hommes et sur leurs rôles. On tiendra compte des préoccupations des personnes exposées à des discriminations multiples (fondées par exemple sur le handicap, l’âge ou l’origine) en les associant à la planification de la stratégie de communication et en facilitant leur participation aux événements de la campagne (par exemple en fournissant des services d’interprétation gestuelle). Voir aussi Respect de l’éthique dans les activités de campagne au chapitre Principes directeurs du présent module.

 

Questions d’éthique à prendre en considération lors de l’élaboration de la stratégie de communication de la campagne :

  • Évaluer les risques lorsque l’on utilise des témoignages et des appels à l’action de survivantes de la violence à l’égard des femmes. Les témoignages peuvent constituer un moyen puissant de susciter l’intérêt du public, mais ils peuvent aussi avoir des conséquences néfastes pour les survivantes, sous la forme notamment d’une retraumatisation psychologique, de réactions d’indifférence ou d’hostilité de la part de membres de leur communauté ou d’agressions violentes voir létales. On examinera ces risques avec les survivantes de la violence qui ont l’intention de paraître en public et on vérifiera que leur sécurité n’est pas menacée. On s’assurera qu’il y a une personne qui peut soutenir et réconforter la survivante en cas de crise, psychologue, assistante sociale ou, si un appui spécialisé n’est pas disponible, amie en laquelle elle a confiance. Des précautions supplémentaires s’imposent lorsqu’il s’agit de filles ayant été victimes de violence.
  • S’abstenir d’utiliser des informations sur des cas spécifiques de violence à l’égard des femmes qui permettraient d’identifier les personnes concernées, sauf consentement éclairé. Une exception envisageable est celle de la dénonciation publique, qui consiste en la publication d’information sur les violations prouvées commises par des personnalités connues, en tant que tactique délibérée de campagne. Dans cette éventualité, toutefois, il est indispensable de consulter les survivantes concernées par le cas, d’obtenir leur consentement libre et entier et de présenter les faits d’une manière qui respecte leur dignité et leur vie privée.
  • Lors du choix d’hommes en tant que défenseurs, porte-parole ou intervenants en faveur de l’élimination de la violence à l’égard des femmes, réduire les risques par un processus de vérification, à savoir d’enquête et de consultation sur leurs antécédents pour s’assurer qu’ils soutiennent les droits des femmes et leur demander de signer une déclaration attestant du fait qu’ils n’ont jamais usé de violence. Les antécédents de violence peuvent mener la meilleure des campagnes à l’échec !
  • Comme pour tous les matériels de communication ayant trait aux droits des femmes, émettre des messages habilitants et s’abstenir de représenter les survivantes de la violence à l’égard des femmes comme des victimes passives et impuissantes. Il pourra y avoir lieu de conseiller et de guider les survivantes avant qu’elles témoignent, de manière à ce qu’elles sachent présenter leur cas de manière émouvante, respectueuse et autonomisante pour elles.

On se reportera à Respect de l’éthique dans les activités de campagne pour une description plus détaillée des questions d’éthiques.

CHOSES À NE PAS FAIRE : 

  • Trahir les principes de la sensibilité au genre et de l’éthique aux fins d’attirer l’attention sur les problèmes (par exemple en diffusant des images sensationnalistes ou recourant à la nudité).
  • Exclure les personnes en butte à des discriminations multiples des activités de la campagne, volontairement ou par omission.  
  • Adopter une position négative ou conflictuelle (par exemple en accusant tous les hommes des actes de violence à l’égard des femmes), ou en dénigrant les travaux d’autres parties visant à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, même si leurs efforts n’ont pas eu grand impact. On s’attachera au contraire à s’appuyer sur l’expérience d’autres parties et à examiner des moyens constructifs qui permettraient d’améliorer les initiatives en cours et de remédier aux erreurs.
  • Se laisser séduire par les modes passagères ou les gimmicks : L’apparence attractive de moyens ou d’outils de communication (tels que les campagnes par SMS ou les offres de publicité gratuite en échange d’un marketing des produits de certaines sociétés) n’indique pas automatiquement qu’ils soient appropriés pour la campagne envisagée. Les activités de communication faisant appel à des gimmicks peuvent tomber à plat ou détourner l’attention du public cible du message principal. Il est important de déterminer les avantages et les conséquences de l’emploi de divers types de véhicules ou d’instruments pour savoir quel seront leurs effets et leurs apports dans le contexte considéré.