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Les missions de maintien de la paix et les équipes de pays des Nations Unies

Dernière modification: July 03, 2013

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Les options
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  • Dans les opérations multidimensionnelles de maintien de la paix, les Nations Unies ont adopté une « approche intégrée » pour toutes les parties du système des Nations Unies qui opèrent dans ce pays. En d’autres termes, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et l’équipe de pays doivent œuvrer à une même vision stratégique. Un Représentant spécial adjoint du Secrétaire général (RSASG), qui est parfois le Coordonnateur de l’action humanitaire/Coordonnateur résident de l’équipe de pays, assure une coordination et une intégration efficaces des efforts. En outre, dans les situations d’urgence où plusieurs groupes sectoriels sont en place, les effectifs de maintien de la paix et de la société civile peuvent (en fonction du mandat de la mission et de différents éléments) participer aux réunions des groupes sectoriels afin de s’assurer que les travaux de ces derniers sont correctement coordonnés à ceux des acteurs humanitaires, d’une manière qui permet de garantir la neutralité, l’impartialité et l’indépendance des opérations humanitaires. 
  • Dans les pays où se déroule une mission de maintien de la paix, les acteurs travaillant dans le domaine de la violence envers les femmes et les filles interagissent avec les acteurs de la protection pertinents au sein de la mission. Une interaction améliorée et renforcée entre les groupes de la protection, notamment leurs domaines de responsabilités au sein d’une mission des Nations Unies, est essentielle pour améliorer la protection. Cette interaction peut porter sur une planification et une évaluation conjointes, le partage des informations, le plaidoyer et une coordination transfrontière. Les membres du groupe de la protection doivent formuler et mettre en œuvre des approches conjointes et harmonisées dans le cadre de leur interaction avec les missions des Nations Unies. Une étude des mécanismes de coordination de missions pour la protection des populations civiles est disponible ici.  
  • Les missions des Nations Unies peuvent soutenir les activités des sous-groupes VBG dans les pays où de tels sous-groupes existent. Des moyens logistiques relativement conséquents, couplés à des conseillers en matière de genre et/ou de protection des femmes et à des mécanismes de coordination pour la protection des populations civiles, font des missions des Nations Unies des partenaires naturels des acteurs de la lutte contre la violence basée sur le genre. À ce jour, la coordination entre les partenaires s’est toutefois révélée bien adaptée et basée sur la volonté des partenaires de coopérer et de partager les informations.
  • L’absence d’interaction efficace entre les départements des opérations de maintien de la paix, les divers organes des Nations Unies et les acteurs de l’aide humanitaire est l’une des raisons qui ont motivé le lancement en 2007 de l’Action des Nations Unies contre la violence sexuelle en période de conflit. Cette coordination entre les acteurs de la lutte contre la violence basée sur le genre et les missions avait été sollicitée dans de nombreux documents normatifs. Par exemple, la Résolution 1888 du Conseil de sécurité invite les départements des opérations de maintien de la paix à s’engager auprès des acteurs de la protection tant au niveau mondial que sur le terrain de manière à établir une relation plus formelle entre les acteurs de l’aide humanitaire. Le Groupe mondial de la protection a élaboré un outil de diagnostic d’orientation destiné à améliorer la coordination et l’interaction entre les groupes de la protection, y compris les domaines de responsabilité et les missions des Nations Unies. Cet outil peut être demandé à l’adresse gpc@unhcr.org.
  • L’utilisation par les missions de maintien de la paix de projets à effet rapide pour générer des capitaux de lancement et un appui ciblé en vue de lutter contre la violence envers les femmes et les filles s’est également révélée utile pour l’établissement de partenariats et pour faciliter la coordination entre les différents acteurs. Le Bureau de la Conseillère pour la problématique hommes-femmes de la mission, qui collabore parfois avec les agences des Nations Unies, travaille régulièrement en association avec des groupes de femmes à l’organisation de formations, de réunions et d’événements en relation avec la problématique de la violence envers les femmes et les filles. Pour terminer, la composante policière de la mission coopère fréquemment avec les infrastructures policières locales et nationales en faveur de la prévention et de la réponse à la violence sexuelle et basée sur le genre. Dans ce cadre, la Division de la police des Nations Unies a développé un outil pour encadrer les opérations des composantes policières des missions en matière de violence sexuelle et basée sur le genre. Cet outil peut être obtenu, sur simple demande, ici. Un inventaire décrit les différentes méthodes de lutte contre la violence envers les femmes et les filles adoptées par les missions, essentiellement en collaboration avec les institutions des Nations Unies et les ONG.
  • Par ailleurs, les ONG internationales et locales et d’autres institutions des Nations Unies, en particulier celles qui fournissent des services sanitaires et humanitaires, peuvent participer aux équipes mixtes de protection des civils dirigées par la mission. Ces équipes, souvent déployées dans des zones éloignées pour étudier les besoins de protection, formulent des recommandations et prennent les mesures nécessaires, qui consistent généralement à recruter des membres du personnel de la mission actifs dans les domaines des affaires politiques, des droits de l’homme, de la protection de l’enfance, de la problématique du genre et de l’information. Une équipe mixte de protection des civils peut également compter des effectifs policiers des Nations Unies ainsi que des observateurs militaires.

Exemple : En République démocratique du Congo, entre février 2009 et juillet 2010, près de 60 équipes mixtes de protection des civils ont été mises sur pied et déployées par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) dans les zones de conflit. Ces équipes étaient chargées de procéder à des évaluations et d’améliorer la protection des populations locales. Les équipes mixtes de protection des civils se composent d’agents civils, de policiers et de soldats du maintien de la paix. Ceux-ci ont pour missions de 1) faciliter le dialogue avec les femmes locales afin de lutter contre la violence sexuelle, 2) promouvoir les contacts entre les soldats de la paix et la communauté locale, 3) renforcer les moyens à la disposition des experts civils pour atteindre les zones difficiles d’accès, et 4) augmenter le nombre de femmes participant aux efforts de protection. Les populations locales, en particulier les femmes, rapportent que le travail des équipes mixtes de protection des civils ont permis de réduire le nombre d’attaques qu’elles subissent lorsqu’elles se rendent au champ, au marché et au puits. Cliquez ici pour obtenir de plus amples informations.

  • La protection contre l’exploitation et les abus sexuels (PSEA) constitue un autre domaine de préoccupation commune pour les acteurs des missions et des équipes de pays, ainsi que pour toute personne luttant contre la violence envers les femmes et les filles. Les Coordonnateurs de l’action humanitaire/Coordonnateurs résidents sont chargés de veiller à ce qu’un réseau ou une équipe spéciale PSEA à l’échelon du pays, rassemblant les coordonnateurs PSEA, soit opérationnel(le), et d’appuyer l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action national de PSEA dans leurs pays respectifs. Malheureusement, dans de nombreuses situations de crise humanitaire, il n’existe pas de réseau PSEA à l’échelon du pays. Dans ces situations, il revient parfois au mécanisme de coordination de la lutte contre la violence envers les femmes et les filles d’entreprendre des activités de protection contre l’exploitation et les abus sexuels. 
  • Il peut arriver que le mécanisme de coordination en matière de violence basée sur le genre serve à combler à court terme une lacune en matière de protection contre l’exploitation et les abus sexuels, par exemple en faisant connaître au personnel humanitaire et aux personnes auxquelles il vient en aide la Circulaire du Secrétaire général (CSG) — Dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels. Toutefois, le groupe de coordination en matière de violence basée sur le genre ne doit pas être responsable de la protection contre l’exploitation et les abus sexuels de manière habituelle ou à long terme.
  • Il est néanmoins important que le coordonnateur VBG connaisse et promeuve auprès des partenaires de la coordination les grands principes et normes de conduite exposés dans la CSG. Les coordonnateurs VBG doivent être informés des procédures de signalement et des processus relatifs au traitement des allégations d’exploitation et d’abus sexuels qui s’appliquent au niveau local. Ces informations doivent être incluses dans toute procédure opérationnelle permanente (POP).
  • Plus important peut-être, le mécanisme de coordination VBG doit collaborer avec le réseau PSEA de chaque pays afin de garantir que les victimes d’exploitation et d’abus sexuels ont accès à des services. Le réseau PSEA a pour responsabilité de veiller à ce que soit mis en place un « mécanisme d’aide aux victimes » destiné aux victimes d’exploitation et d’abus sexuels. Ce mécanisme doit reposer sur les services VBG existants dans la situation rencontrée plutôt que recourir à la création de services parallèles spécifiques à la PSEA.

Pour de plus amples informations, voir la section II : Protection contre l’exploitation et les abus sexuels.