Notre partenaires
Related Tools

Combustible de cuisson

Dernière modification: July 03, 2013

Ce contenu est disponible dans

Les options
Les options
  • L’expression « articles non alimentaires » (NFI) désigne tout ce qui n’est pas de la nourriture. Dans un contexte humanitaire, ces articles comprennent généralement des articles ménagers banals indispensables à la vie quotidienne. Le combustible de cuisson et les trousses d’hygiène sont deux types d’articles non alimentaires d’une grande importance pour les femmes.
  • L’accès au combustible de cuisson est souvent limité pendant un conflit et au lendemain de celui-ci. Bien que la plupart des rations alimentaires distribuées par les organismes humanitaires doivent être cuites, le combustible de cuisson n’est généralement pas inclus lors des distributions. Or non seulement les femmes ont besoin de bois de feu pour la cuisine, mais de nombreuses femmes ramassent et vendent aussi du bois de feu afin de gagner de l’argent. Pour cette raison, de nombreuses femmes se décident à aller chercher du bois en dehors des camps, ce qui les expose à un risque accru d’agressions sexuelles (Women’s Commission for Refugee Women and Children, 2006a). Pour de plus amples informations, voir le document de la Commission des femmes pour les réfugiés. 2011. Cooking Fuel and the Humanitarian Response in the Horn of Africa: Key Messages and Guidance for Action. New York, Commission des femmes pour les réfugiés.
  • Les programmes qui tiennent compte des pénuries de combustible de cuisson au cours des crises humanitaires peuvent contribuer à réduire un facteur essentiel de risque de violence envers les femmes et les filles en encourageant l’utilisation de fourneaux et de méthodes de cuisson économes en combustible, en envisageant l’utilisation d’autres combustibles, et en favorisant des activités génératrices de revenus plus sûres et plus durables.
  • Les Directives VBG du CPI (pp. 58-67) et la fiche-conseils du Domaine de responsabilité VBG sur les articles non alimentaires fournissent directives et recommandations pour prévenir la violence envers les femmes et les filles grâce à des stratégies relatives au combustible de cuisson et à la distribution d’autres articles non alimentaires. En outre, les impératifs suivants doivent être pris en compte lors de l’élaboration de bonnes stratégies relatives au combustible de cuisson :

1.    Réaliser une évaluation participative des besoins. Faire participer les dirigeants locaux, les personnes qui ramassent le bois de feu, les communautés et les autorités de la région d’accueil, ainsi que des membres de sexe féminin des Comités de gestion alimentaire en vue de déterminer les types de combustible et les quantités nécessaires. Étudier et analyser les endroits de ramassage, les itinéraires, les moyens mis en œuvre et la sécurité des personnes qui ramassent du combustible de cuisson et de chauffage. Une attention particulière doit être accordée à la question de savoir si les violences sont commises dans ou hors des camps.

2.    Coordonner ses efforts avec la communauté locale. Créer une stratégie afin de rendre plus sûr le ramassage du combustible. Se concerter avec les autorités locales au sujet des besoins des femmes et de l’accès sûr et durable aux ressources naturelles, et favoriser une communication continue entre les femmes et les dirigeants locaux. Sensibiliser les communautés locales, les bénéficiaires et les partenaires humanitaires par le biais d’ateliers et de campagnes expliquant le lien entre le ramassage du bois de feu et les agressions sexuelles, et encourager le débat, la recherche et le développement de stratégies alternatives.

3.    Envisager l’utilisation de combustibles alternatifs. Les combustibles alternatifs peuvent réduire la nécessité de parcourir fréquemment de longues distances pour se les procurer, réduisant ainsi l’exposition au risque d’agressions. Étudier et mettre en œuvre des technologies alternatives dans le domaine des combustibles, et organiser des formations sur l’usage de ces alternatives. Il s’agit entre autres de :

o Déchets en vrac, comme les bouses de vaches, les épis de maïs, les coques, les brindilles, etc.
o Briquettes combustibles
o Herbe
o Tourbe
o Biogaz
o Kérosène
o Énergie solaire
o Éthanol
o Gaz de pétrole liquéfié (Owen, 2002).

  • Les objectifs à long terme doivent prendre en compte les problèmes environnementaux (comme la déforestation) et les problèmes économiques rencontrés par les personnes qui dépendent du bois de feu ou de la fabrication et de la vente du charbon de bois.

 

Exemple : En vue de faire diminuer à la fois le nombre d’infections respiratoires aiguës provoquées par la fumée de cuisson ainsi que les risques de violence envers les femmes auxquels étaient confrontées les réfugiées somaliennes ramassant du bois de feu en dehors des camps de la région de Jijiga dans l’est de l’Éthiopie, l’Association Gaia et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés leur ont apporté de l’éthanol et des poêles à éthanol « CleanCook » au début 2005. Ceux-ci brûlent proprement et peuvent cuire l’aliment favori des populations locales (la njera, une galette de pain). Fourni en quantités suffisantes, l’éthanol élimine la nécessité d’aller chercher du bois de feu, contribuant ainsi à la fois à la protection des femmes et de l’environnement.

Source : Patrick, 2011, résumé d’un document du HCR, 2008b.

4.    Encourager les pratiques de cuisson économes en combustible. Organiser des formations formelles et informelles au sujet des exemples suivants de pratiques de cuisson économes en combustible, en collaboration avec les partenaires des domaines de l’information, de l’éducation et de la communication (IEC) et de la communication visant la modification des comportements (BCC) (The Academy for Educational Development. 2010) :
  • Gestion des marmites
    • Couvrir la marmite à l’aide d’un couvercle bien ajusté pour retenir la chaleur
    • Utiliser une marmite dont la taille convient à la quantité de nourriture à cuire
    • Lorsque l’on dispose de deux marmites, commencer par faire chauffer un deuxième plat en le plaçant au-dessus de la première marmite
    • Gestion du fourneau/du feu
      • Ne pas utiliser une quantité excessive de combustible
      • Abriter le fourneau ou le feu des vents forts
      • Nettoyer et entretenir le fourneau comme indiqué afin d’améliorer ses performances
    • Gestion du combustible
      • Faire sécher le bois de feu avant de l’utiliser. Le combustible sec brûle plus facilement et complètement, et il génère moins de fumée.
      • Couper le bois de feu en petits morceaux pour mieux gérer la consommation de bois
      • Éteindre complètement le feu lorsque la cuisson est terminée au lieu de laisser le feu s’éteindre de lui-même
    • Planification des repas
      • Faire tremper au préalable les aliments durs tels que les légumes secs et certaines céréales pendant plusieurs heures avant de les cuire afin de réduire le temps de cuisson nécessaire
      • Utiliser une méthode pour attendrir les légumes secs lors de la cuisson, comme la filtration de l’eau par des cendres
      • Couper les aliments durs en petits morceaux
    • Technologies de cuisson supplémentaires
      • Utiliser des paniers isolants (« haybaskets », constitués de paille, foin, herbe séchée...) ou un autre type de cuisinière à rétention de chaleur
      • Laisser mijoter doucement les aliments (au lieu de les faire bouillir rapidement)
      • Cuisiner avec d’autres familles, ou mettre sur pied une cuisine commune gérée par un organisme local, et utiliser des marmites communes pour diminuer la consommation de combustible
    • Avantages et inconvénients de différents types de fourneaux pour la cuisine :

Source : extrait de Owen, 2002. « Les options en matière de cuisson des aliments dans les situations liées aux réfugiés : Un recueil d’expériences acquises en matière d’économie de l’énergie et de combustibles alternatifs ». HCR, Genève, p. 16.

Étude de cas : En partenariat avec la FAO, le HCR, la Commission des femmes pour les réfugiés et d’autres organisations, le PAM donne suite aux recommandations de l’Équipe spéciale du Comité permanent interorganisations des Nations Unies sur l’accès sans risques au bois de feu et aux autres sources d’énergie (SAFE) et fournit à plus de 100 000 femmes vivant dans des zones de conflit du monde entier des fourneaux d’argile (réchauds en terre) ou de terre cuite à utiliser à la maison, et de plus grands réchauds institutionnels aux écoles, à utiliser dans le cadre de programmes d’alimentation complémentaire en milieu scolaire.

Une stratégie en quatre volets permet au PAM de :

  1. Réduire la vulnérabilité et la fréquence d’exposition des femmes aux risques d’agressions par une importante intensification de la diffusion de fourneaux économes en combustible et de combustibles alternatifs.
  2. Étudier des technologies énergétiques qui peuvent être efficacement appliquées pour répondre aux besoins de protection et de moyens de subsistance ainsi qu’aux attentes environnementales.
  3. Promouvoir la création de moyens de subsistance pour atténuer la dépendance des femmes envers le ramassage de bois de feu en vue de gagner des revenus.
  4. Fournir aux écoles des fourneaux économes en combustible pour contribuer à faire en sorte que le coût du combustible de cuisson ne soit pas un obstacle à la scolarisation des enfants.

Des fourneaux SAFE ont déjà été distribués au Soudan, en Ouganda, en Haïti et au Sri Lanka, et il est prévu d’élargir ce programme à la République démocratique du Congo, à l’Éthiopie et au Kenya. Les activités de SAFE s’appuient souvent sur les opérations de terrain traditionnelles du PAM, comme les programmes « Vivres contre travail » et « Nourriture pour la scolarité ». À Kabkabiya, une zone isolée du nord du Darfour où la raréfaction des ressources naturelles est particulièrement inquiétante et où les risques en matière de sécurité sont élevés, le PAM soutient la production de briquettes de combustible fabriquées à partir de déchets organiques. Le ramassage des déchets et la fabrication des briquettes occupent des centaines de femmes. Les bénéficiaires du PAM collaborent étroitement avec le personnel afin d’améliorer la conception des machines qui fabriquent les briquettes et de sélectionner le fourneau le plus efficace pour les utiliser. La production de fourneaux d’argile est soutenue en combinaison avec des activités du programme « Vivres contre travail », comme le jardinage et la plantation d’arbres.

Après avoir appris à construire des fourneaux à Karamoja, en Ouganda, des femmes ont expliqué avoir besoin de moins de bois de feu et pouvoir poursuivre leurs autres activités grâce à des temps de cuisson réduits. Des groupes de jeunes des environs fabriquent et vendent maintenant des fourneaux sur les marchés locaux. Parallèlement à la diffusion des fourneaux, le PAM met sur pied des projets communautaires en matière de cultures (de produits de base et de légumes), de plantation d’arbres (pour le bois et les fruits) et de récolte de l’eau de pluie. (Extrait du Programme alimentaire mondial [PAM]. 2010. Brochure « WFP and Safe Access to Firewood: Protecting and Empowering Communities ».)

Pour de plus amples informations concernant le programme de fourneaux SAFE du PAM, lire l’étude de cas complète.

5.    Mettre en œuvre des stratégies visant à améliorer la sûreté et la sécurité lors des approvisionnements en combustible. Dans les régions où du bois de feu peut être prélevé durablement, il faut chercher à rendre plus sûres les zones de ramassage. Les patrouilles policières sur les itinéraires qu’empruntent les femmes pour se rendre dans les zones où elles ramassent le bois de feu et la mise à disposition par les ONG de véhicules pour conduire les femmes aux zones de ramassage et les ramener chez elles peuvent éviter des actes de violence (Comité permanent interorganisations, 2005).

Exemple : Le conflit armé intérieur au Darfour (Soudan) a généré un taux élevé de violence sexuelle envers les femmes et les filles civiles. Les agressions sont perpétrées lorsque les femmes ou les filles quittent la sécurité relative de leur village ou de leur camp pour aller chercher de la nourriture, de l’eau ou du combustible, ou pour travailler aux champs, par exemple. Dans plusieurs camps d’accueil de personnes déplacées, les soldats de l’Union africaine patrouillent le long des itinéraires fréquentés habituellement pour le ramassage du bois. En outre, le groupe de travail sur la violence basée sur le genre s’est employé à la formation de femmes pour la construction et l’utilisation de fourneaux économes en combustible. Cela a permis de réduire la quantité de bois nécessaire pour la cuisine, réduisant le temps passé et la distance parcourue pour le ramassage du bois ainsi que le risque d’exposition à des agressions.

Source : Extrait des directives du Comité permanent interorganisations, 2005, p. 66.

 

6.    Encourager les activités alternatives génératrices de revenus. Outre la promotion de technologies économes et de combustibles alternatifs, il importe de soutenir les activités alternatives génératrices de revenus, car de nombreuses femmes dépendent financièrement du ramassage et de la vente de bois de feu. Veuillez consulter la section relative aux moyens de subsistance pour obtenir davantage d’informations au sujet des activités génératrices de revenus.
7.    Distribution de l’aide. Des dispositions simples s’appliquant à la distribution de l’aide peuvent réduire significativement la nécessité pour les femmes de ramasser du bois :
  •  
    • lorsque c’est possible et approprié, distribuer des rations de combustible de cuisson avec les rations de nourriture ;
    • joindre des aliments qui ne nécessitent pas de cuisson (comme des biscuits) aux rations standard ;
    • joindre des aliments à cuisson rapide aux rations alimentaires ;
    • distribuer et installer des fourneaux à haut rendement et des couvercles de marmites bien ajustés, pour diminuer la consommation de bois ;  exiger que ces fourneaux soient utilisés dans les écoles et pour les programmes d’alimentation thérapeutique (Comité permanent interorganisations, 2005).
  • Toutefois, la distribution d’une aide aussi directe est souvent coûteuse et ne peut être maintenue très longtemps. Il est dès lors important de combiner cette approche à d’autres mécanismes. Il est essentiel de replacer les liens entre le ramassage du bois de feu et la violence envers les femmes dans le contexte des facteurs sociaux qui alimentent ce type de violence, tels que les rôles assignés à chacun des sexes et l’obligation morale pour les femmes de ramasser le bois. Si l’on se contente de lutter contre les viols perpétrés lors du ramassage de bois de feu et de fournir du combustible à titre de « solution technique », on ne s’attaquera pas aux problèmes sociaux plus sérieux et la violence ne diminuera que faiblement (Ziebell, 2005).

Outils supplémentaires :

La Commission des femmes pour les réfugiés a ouvert un portail de formation en ligne où l’on peut trouver des formations à l’utilisation de la matrice et de l’arbre décisionnel élaborés par l’Équipe spéciale du Comité permanent interorganisations (CPI) sur l’accès sans risques au bois de feu et aux autres sources d’énergie (SAFE). Ces outils aident à choisir des méthodes sûres et adaptées à la situation pour satisfaire les besoins en matière de combustible de cuisson.

La Commission des femmes pour les réfugiés et l’Équipe spéciale du Comité permanent interorganisations proposent une série de questions portant sur les besoins et préférences en matière de combustible de cuisson destinées aux groupes de discussion thématiques.

On trouvera une liste des éléments clés à prendre en compte pour garantir la programmation axée sur l’égalité des sexes dans la distribution des NFI (articles non alimentaires) à la page 102 du Guide pour l’intégration de l’égalité des sexes dans l’action humanitaire, Comité permanent interorganisations, 2006.

The International Network on Household Energy in Humanitarian Settings, 2007-2011. Il s’agit d’un projet de la Commission des femmes pour les réfugiés et de l’Équipe spéciale du Comité permanent interorganisations sur l’accès sans risques au bois de feu et aux autres sources d’énergie dans les situations de crise humanitaire. Ce projet met à disposition des ressources et des outils relatifs aux articles non alimentaires.

USAID, 2010. Fuel-Efficient Stove Programs in Humanitarian Settings: an Implementer’s Toolkit. Le but de cette boîte à outils est d’aider les organisations humanitaires à déterminer la faisabilité et la pertinence d’un programme de fourneaux économes en combustible dans une situation donnée. Le cas échéant, la boîte à outils indique comment concevoir et mettre en œuvre un programme efficace de fourneaux au bois. Ces directives et leurs outils associés constituent de bonnes pratiques standard pour les programmes de fourneaux économes en combustible dans les situations d’urgence humanitaire immédiate ou prolongée. Ils sont approuvés par le Bureau de l’aide pour les catastrophes à l’étranger (OFDA – Office of Foreign Disaster Assistance) de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).