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Risques pour le/la chercheur-euse

Dernière modification: December 20, 2019

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Détresse et traumatisme vicariant – Dans les situations de conflit et d’après-conflit, les collecteur-trices de données sont souvent issu-es des mêmes communautés que les personnes interrogées, et ont peut-être subi les mêmes traumatismes que celles-ci. Même si le/la recenseur-euse n’a pas subi de violences, n’importe qui peut être ébranlé par un récit de violences sexistes et de traumatisme. Il faudra anticiper les besoins liés à la santé mentale de l’équipe de collecte de données. Il peut s’avérer nécessaire de rallonger la formation dans les situations de conflit et d’après-conflit, afin de répondre aux besoins liés à la santé mentale des recenseur-euses ayant été exposé-es à des événements traumatisants et des violences. Investissez à l’avance dans la santé, le bien-être et l’épanouissement professionnel de l’équipe de collecte de données, de sorte à éviter qu’elle ne souffre de détresse et de traumatisme vicariant.

 

Pour limiter les risques de détresse et de traumatisme vicariant, organisez chaque jour et chaque semaine une séance de débriefing. Donnez aux recenseur-euses la possibilité de cesser librement leurs activités de collecte de données, et formez des recenseur-euses de secours en cas de désistement. Organisez des activités de socialisation, et prévoyez des périodes de décompression. Prévoyez des journées de pause entre deux phases de collecte de données. Si nécessaire, donnez-leur des attributions différentes d'une phase à l’autre : réaliser les entretiens, vérifier la qualité des données, saisir les données, etc. Donnez-leur un contrat de travail intelligible et un calendrier de paiement, afin de leur épargner un stress financier supplémentaire. Demandez-vous aussi quel est l’impact de la rémunération des recenseur-euses sur la dynamique dans leur foyer et leur communauté.[1]

 

Ingérences politiques/militaires - Les chercheur-euses travaillant dans un contexte de conflit s’exposent à de grands dangers, car ils et elles risquent d’être ciblé-es ou harcelé-es en raison de leurs recherches, et d’être accusé-es d’ingérence politique ou militaire. Pour limiter le risque d'ingérence politique et militaire, faites-vous conseiller par des hauts fonctionnaires et demandez-leur d’approuver les recherches, et conservez les coordonnées de responsables locaux ou nationaux à appeler en cas de harcèlement.

 

Sécurité - Il est possible que la sécurité physique de l’équipe de collecte de données soit menacée lors de ses déplacements vers des zones instables. Afin de limiter les risques pesant sur leur sécurité, les équipes de recherche doivent s’enquérir quotidiennement des conditions de sécurité. Elles doivent se coordonner avec le Département de la sécurité et de la sûreté des Nations Unies (UNDSS) ou avec d’autres services de sécurité pour obtenir des informations à jour. Nouez des relations avec d’autres ONG/organisations locales travaillant dans les mêmes zones que vous, afin d'obtenir des informations actualisées. Faites en sorte que chaque équipe ait un téléphone ou un téléphone par satellite (avec du crédit) afin de pouvoir appeler en cas de problème.

 



[1] GWI et OMS. 3-4 fév. 2015. Réaliser des enquêtes de population sur les violences sexistes dans les contextes de conflit et d’aide humanitaire. Réunion d'un groupe d’experts. Washington DC.