Urgences/Situations De Conflit Et De Post-Conflit

Dernière modification: October 31, 2010

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Bref aperçu du suivi et évaluation des initiatives pour les femmes et les filles dans les situations de conflit, d’urgence ou de déplacement

  • La base de connaissances sur les programmes multisectoriels visant à faire face à la violence sexiste au sein des populations déplacées s’est accrue depuis les années 1990. La programmation interorganisations est devenue la norme et l’on a vu se multiplier le nombre de programmes globaux intégrant de multiples secteurs.
  • Les initiatives se sont concentrées principalement sur les soins de santé, et de santé génésique en particulier, le soutien émotionnel, la réinsertion sociale, les interventions de la police et les mesures juridiques. Les stratégies de prévention, plus récentes, associent les populations réfugiées et les personnes déplacées à la modification des normes relatives à la violence.
  • Des directives spécifiques pour les interventions multisectorielles visant à prévenir et à combattre la violence à l’égard des femmes dans ces situations, des codes de conduite pour les agents humanitaires, le personnel de sécurité et les autres acteurs, ainsi que des outils pour mener des analyses de situation et des activités de suivi et évaluation ont également été élaborés, encore qu’ils n’aient pas nécessairement été largement intégrés.
  • Malgré ces progrès, il y a encore peu d’évaluations publiées de ces programmes, étant donné les difficultés que présente la réalisation des évaluations dans ces situations.
  • Il est essentiel d’améliorer les mesures de prévention, de protection, de sanction et de riposte, étant donné le nombre considérable de femmes et de filles qui subissent des abus dans ces situations.
  • Le suivi et évaluation dans les situations de conflit, de post-conflit, d’urgence et de déplacements de population est d’une importance cruciale pour maintenir et accroître la coordination des efforts déployés par les divers acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, ainsi que pour renforcer les capacités nationales en matière de prévention et de riposte face à des situations qui perdurent et qui exigent des efforts soutenus.
  • Le suivi et évaluation sert également à veiller à ce que les femmes et les filles aient accès sans danger à l’aide humanitaire et aux services de base, tels que l’alimentation en eau, en vivres et en carburant et l’assainissement, cet accès présentant souvent pour elles des risques accrus d’agression sexuelle lors de l’accomplissement de leurs activités journalières. Pour les filles, ceci comprend également l’accès à l’éducation.
  • Le suivi de la fourniture et de l’utilisation des services est d’une importance toute particulière pour s’assurer que les femmes et les filles reçoivent bien les services médicaux, psychosociaux et juridiques dont elles ont besoin et pour atténuer les séquelles négatives qui peuvent affecter leur relèvement, leur réinsertion et leur développement en phase de post-conflit et tout au long de leur existence.  

 

Orientations générales

  • Les organisations humanitaires qui envisagent d’ajouter à leur portefeuille un programme de lutte contre la violence à l’égard des femmes peuvent croire qu’elles doivent mener une enquête auprès des femmes, des filles et des enfants dans la population pour quantifier la prévalence et recueillir des données de référence, mais cela n’est probablement pas nécessaire au cours des premières phases. L’acquisition de connaissances détaillées des besoins des survivant(e)s et des attitudes communautaires est un processus qui s’inscrit dans la durée.
  • Il se peut également qu’une enquête soit inappropriée, lorsque les risques qu’elle présente ne justifient pas les avantages à en échoir. La violence à l’égard des femmes et des filles est un problème dissimulé et il faut prendre en considération un certain nombre de questions d’éthique et de sécurité avant de mener une enquête quelle qu’elle soit. La révélation de la violence peut présenter des difficultés supplémentaires pour les survivantes dans les situations d’urgence, lesquelles sont caractérisées par l’instabilité, l’insécurité, la peur, la dépendance et la perte d’autonomie, ainsi que par des perturbations de l’ordre public et l’effondrement généralisé des systèmes de soutien familiaux et communautaires.
  • Si les survivantes révèlent les violences qu’elles ont subies et qu’il n’y a pas de services en place pour leur venir en aide, l’enquête peut faire plus de mal que de bien, en ouvrant des blessures émotionnelles qui ne peuvent pas se guérir en l’absence de systèmes d’appui. De même, chose plus grave encore, les enquêtes peuvent mettre les survivantes en danger : si leurs agresseurs apprennent qu’elles ont participé à une enquêtes, ils peuvent se livrer à des représailles à leur égard et il se peut que les systèmes de sécurité ne soient pas suffisants pour assurer la protection des survivantes.
  • Étant donné la survenue de divers types de violence à l’égard des femmes dans tous les conflits et dans pratiquement toutes les cultures, on peut supposer au début de tout programme qu’il y a au sein des population déplacées des victimes de violences sexistes ayant des besoins insatisfaits. L’analyse de situation fournit suffisamment d’information pour que le programme puisse démarrer sans mettre en danger les survivantes et sans menacer la viabilité du programme. Les enquêtes peuvent être utiles, et nécessaires, pour l’élaboration des programmes, une fois que les services d’appui sont prêts à intervenir.
  • Il est souvent très difficile, et parfois impossible, de recueillir le type d’information nécessaire pour évaluer la situation de référence, en particulier lors des premières phases des interventions dans les situations d’urgence, les catastrophes ou les conflits. Il est toutefois essentiel de procéder à une forme quelconque d’évaluation élémentaire de la nature et de la portée de la violence, pour déterminer la capacité des acteurs humanitaires et des communautés hôtes à fournir des services aux survivantes de la violence et de l’exploitation sexuelle et pour établir des mécanismes de protection pour empêcher la survenue de nouveaux incidents, ainsi que pour sensibiliser les décisionnaires et les acteurs humanitaires aux risques de violence sexuelle et pour les encourager à faire usage de directives et de ressources clés pour assurer une mise en œuvre rapide des programmes de prévention et de riposte.

 

Conduite des analyses de situation et des évaluations

L’analyse de la situation consiste en un examen de la situation présente qui permet de comprendre les forces et les faiblesses des services disponibles et les besoins de la population cible. Elle peut fournir des informations sur le(s) type(s) de violence sexuelle et l’ampleur de la violence au sein de la communauté, ainsi que sur les politiques, attitudes et pratiques des principaux acteurs intervenant dans les secteurs de la santé, des services psychosociaux, de la sécurité, des droits de la personne et de la justice, de même qu’au sein de la communauté.

 

Même pendant les premiers temps d’une nouvelle situation d’urgence, alors que la population est encore en déplacement et que l’insécurité règne, on peut recueillir des informations de base sur la nature et l’ampleur de la violence sexuelle. Conformément aux directives d’éthique, il faut que des services soient en place avant que l’on agisse auprès des survivantes et que l’on intervienne pour combler les lacunes des services de prévention et de riposte.

 

Au cours des situations d’urgence, de multiples acteurs, tels que les autorités gouvernementales, les organismes internationaux et d’autres, effectuent des évaluations de la violence sexiste.  Il convient que ces acteurs partagent les informations entre eux de manière à éviter les redondances d’efforts et à ne pas procéder à des interviews répétées de la population cible. Ces évaluations peuvent être réalisées sur des bases périodiques, au moyen des mêmes outils et des mêmes méthodes, pour déterminer les changements intervenus dans l’environnement et effectuer des ajustements.

 

  • Le recueil d’information doit se faire conformément aux principes guides concernant la sûreté, la confidentialité, le respect et la non-discrimination; il faut veiller à ce que l’anonymat des personnes interviewées soit protégé dans tous les documents et à ce que ceux-ci soient gardés en lieu sûr.
  • Les méthodes de recueil d’information doivent associer la communauté à ce recueil et peuvent comprendre des interviews semi-structurées, des visites sur le terrain et des observations de l’environnement.
  • Parmi les sources d’information secondaires pouvant être utiles figurent les évaluations des besoins et les rapports existants ainsi que les données disponibles relatives à la violence sexuelle.
  • On emploiera des techniques qui font des communautés des alliées et qui permettent d’obtenir leur confiance, en faisant preuve de sensibilité à la culture et en exerçant tout le tact nécessaire pour traiter des sujets délicats.
  • On emploiera des intervieweurs et des interprètes du même sexe que les personnes interviewées.
  • Pour bien faire, l’information devrait être recueillie par des équipes pluridisciplinaires.

 

 

On envisagera, pour les analyses de situation, de recueillir et d’analyser les informations sur les points suivants :

  • Type de violence sexiste ayant lieu et ampleur de cette violence.
  • Systèmes communautaires formels et informels de résolution des conflits et de leadership.
  • Attitudes, connaissances et comportement de la communauté, du personnel du gouvernement hôte, du personnel humanitaire (en particulier des principaux organismes intervenants) en rapport avec le genre, les droits de la personne, le pouvoir et la violence sexiste.
  • Aptitude de la communauté, du personnel du gouvernement hôte et du personnel humanitaire à répondre aux besoins des survivantes au moyen des services disponibles (compte tenu de la dotation en personnel, des protocoles et de l’équipement, par exemple).
  • Formation de la communauté, du personnel du gouvernement hôte et du personnel humanitaire pour répondre aux besoins des survivantes.
  • Mécanismes de coordination interorganisations et interdisciplinaires.
  • Étendue (et efficacité) de la communication et de la coopération interorganisations et interdisciplinaires.
  • Facteurs contextuels perpétuants qui contribuent aux incidents de violence sexiste et activités de prévention déjà en cours, y inclus dotation en personnel et formation. (Vann, 2002)
  • Données démographiques, notamment désagrégées par âge et par sexe
  • Description des mouvements de population (pour comprendre le risque de violence sexuelle).
  • Description du/des contexte(s), des organisations présentes, ainsi que des types de services déjà disponibles et des activités déjà en cours.
  • Aperçu général de la violence sexuelle (populations à risque élevé, données disponibles sur les incidents de violence sexuelle).
  • Sécurité nationale et autorités juridiques (lois, définitions juridiques, procédures policières, procédures judiciaires, procédures civiles)
  • Systèmes communautaires de justice traditionnelle ou de droit coutumier
  • Actions multisectorielles existantes de prévention et de riposte (coordination, mécanismes d’aiguillage, soins psychosociaux, santé, sécurité/police, protection/justice formelle). (Comité permanent interorganisations, 2005)

 

Voir aussi :

Initial Rapid Assessment: Field Assessment Form [Évaluation rapide initiale : formulaire d’évaluation sur le terrain] du Comité permanent interorganisations.

 

Gender-based Violence Tools Manual for Assessment & Programme Design, Monitoring & Evaluation in conflict-affected settings / Violences sexo-spécifiques : Manuel d’outils pour l’évaluation préliminaire, la conception, le suivi et l’évaluation de programmes en situations de conflit(s) (The Reproductive Health Response in Conflict Consortium, 2003). Disponible en anglais, arabe et français.

 

 

Une fois l’analyse de situation achevée, il convient de documenter les constats et de les communiquer à tous les parties prenantes, notamment aux communautés concernées et aux bailleurs de fonds.  Ces constats devraient guider la conception du programme et l’élaboration du cadre de suivi et évaluation.

 

Les données produites par l’analyse de situation peuvent servir à mobiliser les dirigeants communautaires et à les informer sur la nécessité de l’intervention envisagée. En outre, la conduite de l’analyse de situation peut constituer en elle-même une intervention, en lançant un débat public sur la violence et en ouvrant le dialogue avec les principaux acteurs institutionnels. L’analyse de situation est un outil qui doit être utilisé autant à des fins d’instruction qu’à des fins d’enquête. Il est fortement recommandé que les personnes qui en font usage soient des membres de la communauté locale qui s’intéressent à la mise en application des connaissances issues de l’analyse pour améliorer les programmes. Les chercheurs locaux devraient non seulement participer au processus d’analyse et le mener, mais aussi intervenir activement dans l’examen des résultats et dans l’élaboration des plans d’action.

 

 

 

Étude de cas : Évaluation rapide de la violence postélectorale au Kenya

 

Malgré les nombreux défis que présentent les situations de conflit, d’urgence et de post-conflit, notamment la brièveté des visites sur le terrain, la difficulté à atteindre les personnes déplacées et les réfugiés, le manque de coordination inhérent des premiers stades de l’apport de secours d’urgence, les mouvements constants des populations déplacées, le grand nombre de camps informels, les problèmes de sécurité et de logistique limitant l’accès à certains sites et la disponibilité réduite de traducteurs, une équipe interorganisations (UNFPA, UNICEF, UNIFEM et Christian Children’s Fund) a pu brosser un tableau relativement complet de la situation des femmes et des filles après les violences qui ont fait suite aux élections au Kenya.

 

L’évaluation rapide menée au Kenya au cours de la crise postélectorale de janvier à février 2008 a fait usage de plusieurs des ressources mentionnées dans le présent module. Les méthodes d’investigation ont consisté principalement en des interviews des informateurs clés avec les partenaires des instances gouvernementales des provinces et des districts, les agents humanitaires de terrain et les représentants des organismes actifs dans les secteurs de la loi, de la sécurité, de la santé et des appuis psychosociaux. Chaque fois qu’il a été possible, des réunions ont été organisées avec des représentants des camps des deux sexes et des discussions de focus groups ont été menées avec des femmes et des hommes déplacés.

 

Voir le rapport intégral :

A Rapid Assessment  of Gender-based Violence During Post-Election Violence in Kenya [Évaluation rapide de la violence sexiste durant la violence postélectorale au Kenya].  Disponible en anglais.

 

Indicateurs

L’initiative MEASURE Evaluation, à la demande de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et en collaboration avec l’Interagency Gender Working Group, a compilé un ensemble d’indicateurs pour les situations de conflit, de post-conflit et d’urgence. Les indicateurs ont été conçus pour mesurer les performances et les réalisations des programmes au niveau communautaire, régional et national au moyen de méthodes quantitatives. Bien que beaucoup des indicateurs aient été utilisés sur le terrain, on notera qu’ils n’ont pas nécessairement été testés dans de multiples contextes. Pour procéder à un examen complet des indicateurs, y inclus de leur définition, on se reportera à la publication Violence Against Women and Girls: A Compendium of Monitoring and Evaluation Indicators où l’on trouvera un outil et des instructions pour ce faire.

Les indicateurs compilés pour les situations de conflit, de post-conflit et d’urgence sont les suivants :

  • Des protocoles alignés sur les normes internationales ont été établies pour la prise en charge clinique des survivantes de la violence sexuelle dans les zones touchées par l’urgence à tous les niveaux du système de santé

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure si un protocole clinique rationnel est en place ou non pour s’assurer que les survivantes de la violence sexuelle soient traitées de manière appropriée dans le système de santé dans les zones touchées par l’urgence. Il ne mesure pas le respect de ce protocole dans les établissements de santé.

 

  • Une analyse de situation rapide coordonnée, comprenant une évaluation de la sécurité, a été menée et documentée dans la zone touchée par l’urgence

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure si une analyse de situation visant à la prévention et à la riposte face à la violence à l’égard des femmes et des filles a été réalisée ou non dans la zone touchée par l’urgence, au moyen d’outils validés internationalement. Le choix des outils et du degré d’intégration de chacun d’eux revient à l’organisme coordonné entreprenant l’évaluation et dépend du contexte de la situation.

 

  • Proportion de cas de violence sexuelle dans la zone touchée par l’urgence ayant donné lieu à des actions juridiques

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure la fréquence des recours juridiques pour les cas de violence sexuelle déclarés. Si la proportion de cas ayant donné lieu à une action juridique minimum définie comme acceptable est très faible, cela indique que la structure juridique n’est pas appropriée. Une forte proportion de cas déclarés ayant donné lieu à une action juridique indique la présence d’un système juridique qui assure un niveau élevé de protection des femmes et des enfants dans la zone concernée.

 

  • Proportion d’incidents d’exploitation et d’abus sexuels dans la zone touchée par l’urgence qui ont abouti à des poursuites et/ou au licenciement de membres du personnel humanitaire

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure l’adhésion au protocole minimum de prévention et d’intervention relatif à la conduite du personnel humanitaire. Nombre d’études ont noté que les multiples incidents d’exploitation et d’abus sexuels survenant dans les zones touchée par une urgence sont le fait des personnes mêmes qui sont employées pour protéger les victimes de l’urgence. Une tolérance zéro pour de tels incidents signifie qu’une fois les incidents déclarés et confirmés, les auteurs des faits seront poursuivis avec toute la rigueur de la loi ou au moins démis de leurs fonctions pour protéger les femmes et les filles dont ils avaient la charge.

 

  • Mécanismes de coordination établis et partenaires orientés dans la zone touchée par l’urgence

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure si les multiples organismes présents dans la zone touchée par l’urgence œuvrent de concert pour prévenir et combattre l’exploitation et les abus sexuels. Les critères indiqués peuvent être considérés comme une liste minimum des choses à faire concernant la coordination et l’orientation des partenaires.

 

  • Nombre de femmes/filles déclarant des incidents de violence sexuelle sur 10 000 habitants dans la zone touchée par l’urgence

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur permet d’estimer le nombre de cas déclarés de violence sexuelle pour un nombre standard d’habitants. Cette standardisation permet d’effectuer des comparaisons dans le temps et entre différentes zones.

 

  • Pourcentage de survivantes de viol dans la zone touchée par l’urgence qui se présentent dans des établissements/devant des agents de santé dans les 72 heures et qui reçoivent des soins appropriés

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure si les établissements de santé fournissent ou non les soins complets appropriés aux survivantes de viol qui se présentent dans les établissements de santé dans les 72 heures de l’incident. Si les survivantes se présentent plus tard, les services tels que la PPE et la contraception d’urgence ne sont pas inclus dans les soins que l’on peut attendre des établissements de santé.

 

  • Proportion de survivantes de violences sexuelles dans la zone touchée par l’urgence qui se présentent 72 heures ou plus après l’incident et qui reçoivent un ensemble de services psychosociaux et médicaux de base

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure si les établissements de santé fournissent ou non les services psychosociaux et médicaux de base appropriés aux survivantes de violences sexuelles, notamment de viol, qui se présentent aux points de prestations de services 72 heures ou plus après l’incident. On peut dresser une liste des services de base d’après le chapitre 4 du manuel de terrain du HCR.

 

  • Nombre d’activités dans la zone touchée par l’urgence dues à l’initiative de la communauté ciblée pour prévenir et combattre la violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure l’implication de la communauté dans les efforts visant à assurer la sécurité des femmes et des enfants dans la zone touchée par l’urgence.

 

  • Proportion de femmes et de filles dans la zone touchée par l’urgence qui savent qu’il y a des services disponibles et pourquoi et quand elles peuvent y accéder

Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure des aspects importants de l’accès aux ressources disponibles pour prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et des filles.  La disponibilité des ressources, à elle seule, n’a pas grand intérêt si les femmes ne connaissent pas l’existence des ressources et si elles ne savent pas pourquoi et quand elles peuvent y accéder. Cet indicateur ne mesure pas la capacité physique des femmes d’accéder aux ressources lorsqu’elles en ont besoin.

 

Les Directives du Comité permanent interorganisations recommandent que les programmes établissent au moins un indicateur pour les interventions dans chaque secteur (santé, services psychosociaux, sécurité, juridique/judiciaire), au moins un indicateur pour la coordination, et au moins un indicateur relatif à la prévention, ainsi que des indicateurs pour suivre les activités.

 

 

Nom de l’indicateur

Type

Description de l’indicateur

Services de santé

Outils de formation du personnel de santé

Extrant

Cursus de formation sur la violence sexiste pour le personnel de santé établi et appliqué

Soins pour viol opportuns et appropriés

 

Calculer le nombre de survivantes de viol ayant déclaré les faits et recevant des soins de base dans les 3 jours après l’incident / Nombre d’incidents de viol déclarés

Services psychosociaux

Égalité des sexes dans le processus décisionnel

Effet

Nombre d’organismes d’administration des populations réfugiées ayant un nombre égal d’hommes et de femmes

 

 

Calculer le nombre de femmes membres d’organismes d’administration des populations réfugiées qui déclarent que les opinions des femmes influent sur les décisions de groupe / Nombre de femmes membres d’organismes d’administration des populations réfugiées

Coordination

Approche multisectorielle

Extrant

Procédures, pratiques et formulaires de rapport multisectoriels et interorganisations établis par écrit et acceptés par tous les acteurs

Coordination

Extrant

Nombre de facteurs contributifs identifiés lors des réunions de coordination par l’analyse des rapports

 

 

Suivi

 

Les Directives du Comité permanent interorganisations recommandent d’effectuer un suivi de la mise en œuvre des mesures de prévention et de réponse minimales à la

violence sexuelle dans les dix sphères fonctionnelles/sectorielles. Les groupes participant aux interventions doivent convenir de la fréquence et des méthodes de suivi et d’enregistrement des progrès de la mise en œuvre.

 

Dans les toutes premières phases d’une situation d’urgence, lorsqu’on débute les mesures de prévention et de réponse minimales, les progrès peuvent être évalués chaque semaine, ou plus fréquemment, pour garantir une mise en œuvre rapide et pour pallier à tout obstacle ou retard.

 

Une fois que la mise en œuvre des mesures minimales a bien démarré, les progrès peuvent être évalués tous les mois, en traitant encore une fois les obstacles ou les retards, jusqu’à ce que toutes les principales mesures aient été mises en œuvre.

 

En général, il convient de recueillir des données sur les incidents de violence sexuelle déclarés et de les réunir dans un rapport, en en veillant bien à ce qu’il ne contienne aucune information potentielle permettant l’identification des survivantes/victimes ou des agresseurs.

 

Le rapport doit être compilé périodiquement et de manière cohérente.  On procèdera à l’examen et à l’analyse des données lors des réunions du groupe de travail et les informations seront utilisées pour renforcer les actions de prévention et de réponse.

 

Il conviendra d’examiner l’évolution des informations dans le temps et d’identifier les tendances, les problèmes, les difficultés, les succès et autres données pertinentes.  On distribuera le rapport aux parties prenantes, notamment à la communauté et aux autorités locale, et on organisera des réunions avec la communauté pour débattre des informations et des stratégies visant à améliorer la prévention et la réponse, en veillant à ce que les femmes et les filles y participent activement et y apportent leur contribution.

 

Exemples de données devant être recueillies au fin du suivi des interventions :

Données des rapports sur la violence sexuelle et sexiste : Il est essentiel que les informations certaines soient consignées dans les rapports.  À des fins d’efficacité, tous les acteurs doivent convenir de la terminologie à employer de manière à ce que les rapports soient comparables. Tous les mécanismes d’établissement de rapports doivent assurer l’anonymat des victimes/survivant(e)s et des agresseurs.

 

Données pour les rapports mensuels :

>Nombre total d’incidents déclarés.

>Types d’actes de violence sexuelle et sexiste commis.

>Nombre, âge et sexe des victimes/survivant(e)s.

>Nombre, âge et sexe des agresseurs.

>Nombre d’incidents par emplacement (par exemple, maison, marché, hors du camp [en précisant où hors du camp]).

>Nombre de victimes/survivant(e)s de viol recevant des soins de santé dans les deux jours de l’incident.

 

Données pour le formulaire juridique :

>Nombre de cas déclarés au responsable de la protection.

>Nombre de cas déclarés à la police.

>Nombre de cas donnant lieu à des poursuites.

>Nombre de non-lieux.

>Nombre d’acquittement/de condamnation.

>Types d’actes de violence sexuelle et sexiste commis.

>Nombre de victimes/survivant(e)s de viol vus dans les deux jours par les services de santé.

>Nombre de cas dans lesquels des preuves médico-légales ont été recueillies.

>Augmentation/diminution en pourcentage du nombre de viols commis par mois.

>Augmentation/diminution en pourcentage des actes de violence sexuelle et sexiste commis par mois.

>Remarques supplémentaires.

 

Données pour les comptes rendus de situation :

>Préoccupations, problèmes et incidents de violence sexuelle et sexiste.

>État de la coordination et de la planification.

>Mesures de prévention prises par secteur.

>Mesures de réponse prises par secteur.

>Renforcement des capacités du personnel/des bénéficiaires.

>Impact de la protection : activités de suivi et évaluation.

 

 

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Exemples d’outils et de méthodes de suivi :

 

Le Rapport d’incident est un outil important que tous les acteurs devraient utiliser.  Il faut convenir d’un format standardisé pour ce rapport, qui doit être émis par tout acteur ayant connaissance d’un incident de violence sexuelle ou sexiste.

Le Rapport mensuel de violence sexuelle et sexiste. Cet outil est important en ce qu’il permet de suivre les changements intervenus dans l’environnement qui se répercutent sur l’incidence de la violence sexuelle et sexiste. Il donne également des informations sur les facteurs qui peuvent perpétuer ces actes de violence au niveau communautaire. Pour le rapport mensuel, on se rappellera que les données doivent être compilées pour chaque site distinct; il est également utile de fournir des totaux pour le bureau de terrain, la région ou l’ensemble du pays.

Les focus groups sont particulièrement utiles lors des premiers stades de l’élaboration des programmes car ils fournissent des informations détaillées sur les connaissances, attitudes et comportements des participants concernant la violence à l’égard des femmes. Ils n’exigent que relativement peu de ressources et sont de ce fait une méthode efficace par rapport au coût. Les focus groups ont pour effet de sensibiliser et d’ouvrir le dialogue, et constituent une composante utile de la planification et de la programmation participatives.

Les directives de cartographie ont pour objet de permettre aux communautés de participer à l’identification de leurs propres besoins.  Les membres de la communauté déterminent les facteurs géographiques, démographiques, historiques, culturels, économiques et autres au sein de la communauté qui peuvent aggravent la violence sexiste.

Les Directives pour le classement prioritaire selon les paires ont pour objet d’aider les membres de la communauté à déterminer collectivement quels sont les problèmes lies à la violence sexiste les plus graves en dressant une liste systématique et en traçant un graphique. Grâce aux informations provenant de la communauté sur l’importance relative des problèmes de violence sexiste, les responsables des programmes sont mieux à même de sérier les priorités stratégiques en matière de prévention et d’intervention.

Les Directives pour l’analyse du diagramme causal permettent aux enquêteurs/enquêtrices d’analyser certains problèmes plus en profondeur avec l’aide de membres de la communauté. Elles offrent un cadre selon lequel on peut examiner les causes et les effets de la violence sexiste, ainsi qu’une méthode de représentation graphique des problèmes aux fins de leur inspection visuelle.

Le Questionnaire préliminaire d’enquête sur la prévalence a pour objet de recueillir des données sur la prévalence de la violence sexiste dans la communauté.  Il est apparu des initiatives de recherche que des données de qualité sur la prévalence sont essentielles pour apprécier pleinement la nature et l’ampleur de la violence sexiste, pour concevoir des interventions appropriées et pour plaider en faveur d’une amélioration des politiques de protection des survivantes et de réduction de la violence sexiste. Toutefois, la réalisation d’une enquête de prévalence conforme aux bonnes méthodes et aux principes d’éthique exige de vastes ressources techniques et financières et peut donc ne pas être justifiée dans certaines situations. Cet outil est inclus à des fins de référence et de planification de la recherche et n’est à utiliser que par des personnes très expérimentées en matière de recherche sur la violence sexiste.

L’exemple de Guide de formation de l’enquêteur/enquêtrice présente certains des aspects les plus problématiques de la préparation de recherches auprès de la population et de l’élaboration de questions d’enquêtes.

Le cadre de la voie causale offre une méthode de conception et d’exécution de programmes qui progressent logiquement d’étape en étape en vue de la réalisation d’un but fixé.

La Fiche de consentement pour la communication de l’information doit être utilisée pour demander aux personnes concernées si elles consentent à ce que l’information qu’elles donnent au programme soit communiquée à d’autres organisations ou personnes. Il incombe au personnel des programmes relatifs à la violence sexiste de protéger la confidentialité de l’information des bénéficiaires.

La Fiche de feedback des clientes facilite la compilation de données auprès des bénéficiaires des programmes relatifs à la violence sexiste programmes. Il fournit des informations importantes sur les forces et les faiblesses du programme, de l’avis des bénéficiaires et en particulier sous l’angle des prestations de services.

 

 

 

 

Voir aussi : Gender-based Violence Tools Manual for Assessment & Programme Design, Monitoring & Evaluation in conflict-affected settings / Violences sexo-spécifiques : Manuel d’outils pour l’évaluation préliminaire, la conception, le suivi et l’évaluation de programmes en situations de conflit(s) (The Reproductive Health Response in Conflict Consortium, 2003). Disponible en arabe, anglais et français

 

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Ressources :

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Guidelines for Gender-based Violence Interventions in Humanitarian Settings: Focusing on Prevention of and Response to Sexual Violence in Emergencies / Directives en vue d’interventions contre la violence basée sur le sexe dans les situations de crise humanitaire : centrage sur la prévention et la réponse à la violence sexuelle dans les situations d’urgence (Comité permanent interorganisations, 2005). Les directives sont disponibles en anglais, bahasa, arabe, indonésien, espagnol et français.

 

Gender-based Violence Tools Manual for Assessment & Programme Design, Monitoring & Evaluation in conflict-affected settings / Violences sexo-spécifiques : Manuel d’outils pour l’évaluation préliminaire, la conception, le suivi et l’évaluation de programmes en situations de conflit(s) (The Reproductive Health Response in Conflict Consortium, 2003). Disponible en arabe, anglais et français.

 

Gender Handbook in Humanitarian Action: Women, Girls, Boys, and Men: Different Needs - Equal Opportunities / Guide pour l’intégration de l’égalité des sexes dans l’action humanitaire : Femmes, filles, garçons et hommes – Des besoins différents, des chances égales (Comité permanent interorganisations, 2006). Le guide est disponible en anglais, arabe, espagnol, français et russe.

 

The Sphere Handbook: Humanitarian Charter and Minimum Standards in Disaster Response / Manuel Sphère : Charte humanitaire et normes minimales pour les interventions lors de catastrophes. (The Sphere Project, 2004). Le manuel est disponible en allemand, anglais, arabe, azerbaïdjanais, birman, coréen, espagnol, farsi, français, pashto, russe, tamil, turc et urdu.

 

Gender-Based Violence Information Management System [Système de gestion de l’information sur la violence sexiste] (Comité international de secours, HCR et UNFPA, 2009).  Un aperçu général du système est disponible en anglais.

 

Reproductive Health Assessment Toolkit for Conflict-Affected Women [Dossier pratique d’évaluation de la santé génésique pour les femmes touchées par les conflits] (Centers for Disease Control). Disponible en anglais.

 

A Guide to Monitoring and Evaluation of NGO Capacity Building Interventions in Conflict Affected Settings [Guide du suivi et évaluation des interventions de renforcement des capacités des ONG dans les contextes affectés par les conflits] (Fitzgerals, Posner, Workman/JSI Research and Training Institute, Astarte Project, 2009).  Disponible en anglais.

 

@font-face { font-family: "MS Mincho"; }@font-face { font-family: "Cambria Math"; }@font-face { font-family: "@MS Mincho"; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0in 0in 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman","serif"; }a:link, span.MsoHyperlink { font-family: "Times New Roman","serif"; color: blue; text-decoration: underline; }a:visited, span.MsoHyperlinkFollowed { color: purple; text-decoration: underline; }.MsoChpDefault { font-size: 10pt; }div.Section1 { page: Section1; } @font-face { font-family: "MS Mincho"; }@font-face { font-family: "Cambria Math"; }@font-face { font-family: "@MS Mincho"; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0in 0in 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman","serif"; }a:link, span.MsoHyperlink { font-family: "Times New Roman","serif"; color: blue; text-decoration: underline; }a:visited, span.MsoHyperlinkFollowed { color: purple; text-decoration: underline; }.MsoChpDefault { font-size: 10pt; }div.Section1 { page: Section1; } Adolescent Sexual and Reproductive Health Toolkit for Humanitarian Settings [Dossier pratique sur la santé sexuelle et génésique des adolescents dans les situations d’intervention humanitaire] (Save the Children et UNFPA, 2009). Disponible en anglais.

 

Sexual and Gender-based Violence against Refugees, Returnees and Internally Displaced Persons: Guidelines for Prevention and Response / La violence sexuelle et sexiste contre les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées. Principes directeurs pour la prévention et l'intervention (HCR, 2003). Document disponible en anglais, arabe, bulgare, espagnol, roumain, russe et swahili.

 

Checklist for Action: Prevention & Response to Gender-based Violence in Displacement Settings [Check-liste d’action : Prévention et intervention face à la violence sexiste dans les situations de déplacement] (Gender-Based Violence Global Technical Support Project RHRC Consortium/JSI Research and Training Institute, 2004.  Disponible en anglais.

 

Handbook for the Protection of Women and Girls [Guide pour la protection des femmes et des filles] (HCR, 2008). Disponible en anglais.

 

@font-face { font-family: "MS Mincho"; }@font-face { font-family: "Cambria Math"; }@font-face { font-family: "@MS Mincho"; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0in 0in 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman","serif"; }.MsoChpDefault { font-size: 10pt; }div.Section1 { page: Section1; }

Modèle de formulaire de suivi et indicateurs pour la mise en œuvre de mesures de prévention et de réponse minimales

(Directives du Comité permanent interorganisations, 2005) 

 

 

Situation/Pays : _________________               Date:_________________ Rempli par : _________________



(insert image 24)

 

@font-face { font-family: "MS Mincho"; }@font-face { font-family: "Cambria Math"; }@font-face { font-family: "@MS Mincho"; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0in 0in 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman","serif"; }a:link, span.MsoHyperlink { font-family: "Times New Roman","serif"; color: blue; text-decoration: underline; }a:visited, span.MsoHyperlinkFollowed { color: purple; text-decoration: underline; }p { margin-right: 0in; margin-left: 0in; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman","serif"; }.MsoChpDefault { font-size: 10pt; }div.Section1 { page: Section1; }

Principes d’éthique et de sécurité recommandés par l’OMS pour la recherche,
la documentation et le suivi de la violence sexuelle dans les situations d’urgence.

 

L’information sur la violence sexuelle dans les situations de crise peut être recueillie pour plusieurs raisons et/ou pour concourir à diverses activités, dont les suivantes :

a.   Évaluation des besoins et analyse de situation;

b.   Fourniture de témoignages pour établir une documentation concernant les droits de l’homme et/ou à des fins de justice pénale;

c.   Surveillance et protection du respect des droits de l’homme;

d.   Recherches sur la violence sexuelle dans les situations d’urgence;

e.   Collecte d’informations sur l’incidence de la violence sexuelle dans le cadre des services directs aux victimes;

f.    Suivi et évaluation des interventions;

g.   Enquêtes dans le domaine sanitaire (en particulier celles qui portent sur la santé génésique ou le VIH/sida).

Il existe plusieurs codes établis de pratique respectueuse de l’éthique et de la sécurité pour la recherche et l’établissement d’une documentation sur des sujets humains mais il n’y a ni consignes ni recommandations concernant plus particulièrement les problèmes que pose la collecte d’informations sur la violence sexuelle en cas de crise.

 

C’est pour combler ce vide que les recommandations formulées ici ont été élaborées. Elles visent à compléter les principes d’éthique convenus par la communauté internationale à l’intention des chercheurs, et à fonder les procédures d’examen sur ces principes.

 

Les recommandations s’appliquent spécifiquement à la collecte d’informations sur la violence sexuelle dans les situations de crise. Elles présentent les problèmes d’éthique et de sécurité qui se posent généralement lors de la planification ou de la conduite de ce type enquête dans les cas d’urgence, et aussi ceux que posent les utilisations des informations recueillies.

Les huit recommandations de l’OMS sur la sécurité et l’éthique sont les suivantes :

1.         Il faut que les enquêtés ou les communautés tirent plus d’avantages à communiquer des données sur la violence sexuelle qu’ils ne courent de risques.

2.         Il faut recueillir et enregistrer l’information de la façon qui présente le minimum de risques pour les enquêtés, selon une méthode solide, fondée sur l’expérience et les bonnes pratiques actuelles.

3.         Il faut pouvoir compter sur place sur des soins et un appui de base pour les survivants/victimes avant de commencer toute activité amenant des personnes à dévoiler des informations sur leur expérience.

4.         La sécurité et la sûreté de tous ceux qui participent à la collecte d’informations étant primordiales, il faut y veiller en permanence, dans les situations d’urgence en particulier.

5.         Il faut protéger à tout moment la confidentialité due aux personnes qui donnent des informations.

6.         Il faut que quiconque fournit des informations donne son consentement éclairé avant de participer à la collecte des données.

7.         Il faut que tous les membres de l’équipe de collecte des données soient sélectionnés avec soin et reçoivent la formation spécialisée voulue en suffisance, ainsi qu’un soutien permanent.

8.         Il faut mettre en place des sauvegardes supplémentaires dans le cas où des enfants (c’est-à-dire des moins de 18 ans) doivent être le sujet de la collecte d’informations.

 

Voir le texte intégral : WHO Ethical and Safety Recommendations for Researching, Documenting and Monitoring Sexual Violence in Emergencies / Principes d’éthique et de sécurité recommandés par l’OMS pour la recherche, la documentation et le suivi de la violence sexuelle dans les situations d’urgence (OMS, 2007). Disponible en anglais et en français.

 

 

@font-face { font-family: "Wingdings"; }@font-face { font-family: "MS Mincho"; }@font-face { font-family: "Cambria Math"; }@font-face { font-family: "@MS Mincho"; }@font-face { font-family: "Arial-ItalicMT"; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0in 0in 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman","serif"; }a:link, span.MsoHyperlink { font-family: "Times New Roman","serif"; color: blue; text-decoration: underline; }a:visited, span.MsoHyperlinkFollowed { color: purple; text-decoration: underline; }p.MsoListParagraph, li.MsoListParagraph, div.MsoListParagraph { margin: 0in 0in 0.0001pt 0.5in; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman","serif"; }.MsoChpDefault { font-size: 10pt; }div.Section1 { page: Section1; }ol { margin-bottom: 0in; }ul { margin-bottom: 0in; }

 

Exemples d’outils et de méthodes de suivi :

 

·         Le Rapport d’incident est un outil important que tous les acteurs devraient utiliser.  Il faut convenir d’un format standardisé pour ce rapport, qui doit être émis par tout acteur ayant connaissance d’un incident de violence sexuelle ou sexiste.

·         Le Rapport mensuel de violence sexuelle et sexiste. Cet outil est important en ce qu’il permet de suivre les changements intervenus dans l’environnement qui se répercutent sur l’incidence de la violence sexuelle et sexiste. Il donne également des informations sur les facteurs qui peuvent perpétuer ces actes de violence au niveau communautaire. Pour le rapport mensuel, on se rappellera que les données doivent être compilées pour chaque site distinct; il est également utile de fournir des totaux pour le bureau de terrain, la région ou l’ensemble du pays.

·         Les focus groups sont particulièrement utiles lors des premiers stades de l’élaboration des programmes car ils fournissent des informations détaillées sur les connaissances, attitudes et comportements des participants concernant la violence à l’égard des femmes. Ils n’exigent que relativement peu de ressources et sont de ce fait une méthode efficace par rapport au coût. Les focus groups ont pour effet de sensibiliser et d’ouvrir le dialogue, et constituent une composante utile de la planification et de la programmation participatives.

·         Les directives de cartographie ont pour objet de permettre aux communautés de participer à l’identification de leurs propres besoins.  Les membres de la communauté déterminent les facteurs géographiques, démographiques, historiques, culturels, économiques et autres au sein de la communauté qui peuvent aggravent la violence sexiste.

·         Les Directives pour le classement prioritaire selon les paires ont pour objet d’aider les membres de la communauté à déterminer collectivement quels sont les problèmes lies à la violence sexiste les plus graves en dressant une liste systématique et en traçant un graphique. Grâce aux informations provenant de la communauté sur l’importance relative des problèmes de violence sexiste, les responsables des programmes sont mieux à même de sérier les priorités stratégiques en matière de prévention et d’intervention.

·         Les Directives pour l’analyse du diagramme causal permettent aux enquêteurs/enquêtrices d’analyser certains problèmes plus en profondeur avec l’aide de membres de la communauté. Elles offrent un cadre selon lequel on peut examiner les causes et les effets de la violence sexiste, ainsi qu’une méthode de représentation graphique des problèmes aux fins de leur inspection visuelle.

·         Le Questionnaire préliminaire d’enquête sur la prévalence a pour objet de recueillir des données sur la prévalence de la violence sexiste dans la communauté.  Il est apparu des initiatives de recherche que des données de qualité sur la prévalence sont essentielles pour apprécier pleinement la nature et l’ampleur de la violence sexiste, pour concevoir des interventions appropriées et pour plaider en faveur d’une amélioration des politiques de protection des survivantes et de réduction de la violence sexiste. Toutefois, la réalisation d’une enquête de prévalence conforme aux bonnes méthodes et aux principes d’éthique exige de vastes ressources techniques et financières et peut donc ne pas être justifiée dans certaines situations. Cet outil est inclus à des fins de référence et de planification de la recherche et n’est à utiliser que par des personnes très expérimentées en matière de recherche sur la violence sexiste.

·         L’exemple de Guide de formation de l’enquêteur/enquêtrice présente certains des aspects les plus problématiques de la préparation de recherches auprès de la population et de l’élaboration de questions d’enquêtes.

·         Le cadre de la voie causale offre une méthode de conception et d’exécution de programmes qui progressent logiquement d’étape en étape en vue de la réalisation d’un but fixé.

·         La Fiche de consentement pour la communication de l’information doit être utilisée pour demander aux personnes concernées si elles consentent à ce que l’information qu’elles donnent au programme soit communiquée à d’autres organisations ou personnes. Il incombe au personnel des programmes relatifs à la violence sexiste de protéger la confidentialité de l’information des bénéficiaires.

·         La Fiche de feedback des clientes facilite la compilation de données auprès des bénéficiaires des programmes relatifs à la violence sexiste programmes. Il fournit des informations importantes sur les forces et les faiblesses du programme, de l’avis des bénéficiaires et en particulier sous l’angle des prestations de services.

 

 

Voir aussi : Gender-based Violence Tools Manual for Assessment & Programme Design, Monitoring & Evaluation in conflict-affected settings / Violences sexo-spécifiques : Manuel d’outils pour l’évaluation préliminaire, la conception, le suivi et l’évaluation de programmes en situations de conflit(s) (The Reproductive Health Response in Conflict Consortium, 2003). Disponible en arabe, anglais et français