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La programmation des activités du secteur de la santé en matière de prévention et d’intervention peut réduire les coûts économiques et de développement imposés à la société du fait de la violence à l’égard des femmes

Dernière modification: January 06, 2011

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Les options
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1.    La violence à l’égard des femmes coûte cher à la société.

 

  • L’intensification des efforts de lutte contre la violence à l’égard des femmes est indispensable non seulement parce que les femmes ont le droit de vivre à l’abri de la violence, mais aussi parce que la violence entraîne des coûts considérables sur le plan socio-économique. La violence n’est pas seulement un facteur d’appauvrissement personnel, mais aussi collectif et national, qui se manifeste sous des formes diverses :
    • Perte de journées de travail, productivité et rémunérations plus faibles;
    • Participation et perspectives réduites ou manquées dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, social ou politique;
    • Dépenses (au niveau des budgets individuels, familiaux et publics) pour les soins médicaux, les services de protection, ainsi que les services judiciaires et sociaux.

 

  • La violence à l’égard des femmes et des filles grève les ressources nationales existantes et entrave la capacité de celles-ci à contribuer au progrès social et économique. Dans certaines régions industrialisées, les coûts annuels de la violence entre partenaires intimes se chiffrent, selon les estimations, à des milliards de dollars. Les dépenses publiques pour un seul acte de viol aux États-Unis, lorsque l’on comptabilise les coûts tangibles et intangibles, peuvent atteindre les 100 000 dollars (Post et al., 2002, cité dans Ward et al., 2005).

 

  • Le secteur de la santé est directement touché par ces coûts, surtout lorsqu’on tient compte du fardeau supplémentaire que placent sur ses services les soins dispensés aux victimes de la violence.
    • En Ouganda, le coût annuel du personnel hospitalier soignant les victimes de la violence conjugale s’élève à 1,2 million de dollars (CIRF, 2009).
    • En Jamaïque, rien que dans un hôpital de Kingston, les coûts des soins dispensés aux victimes de la violence conjugale sont estimés à près d’un demi-million de dollars depuis 1991.  Voir la page web de la Banque mondiale (en anglais) sur la violence sexiste, la santé et le rôle du secteur de la santé.
    • Dans une étude menée en 2002, la première jamais réalisée pour déterminer la charge de morbidité de la violence entre partenaires intimes, les autorités australiennes ont constaté que, chez les femmes de moins de 45 ans, le phénomène provoquait plus de problèmes de santé évitables et de décès prématurés que l’hypertension artérielle, l’obésité ou le tabagisme (Gouvernement de l’État de Victoria, Australia Victorian Health Promotion Foundation, 2004).
    • Les coûts liés à la violence conjugale aux États-Unis s’élevaient à plus de 5,8 milliards de dollars par an, dont 4,1 milliards représentaient le coût direct des services médicaux et des soins psychologiques (CDC, 2003).

 

Ressources supplémentaires :

Fiche technique sur les coûts de la violence sexuelle. Cette fiche, produite par le Minnesota Department of Health (Services de la santé du Minnesota), permet aux animateurs de programme et aux activistes d’alerter l’opinion aux coûts de la violence à l’égard des femmes en milieu urbain. Les précisions qu’elle fournit peuvent servir à prouver que la prévention de la violence sexiste est bien plus rentable financièrement que le laxisme en la matière. Disponible en anglais.

Voir Conséquences et Coûts dans le module Éléments essentiels de la programmation pour des statistiques complémentaires et des rapports et outils d’évaluation des coûts avec exemples.

 

2.    L’intervention et la prévention contre la violence à l’égard des femmes sont des éléments essentiels de la réalisation des objectifs de santé du Millénaire pour le développement.

 

 

  • Les OMD visent en particulier des questions de santé comme la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et la lutte contre le VIH/sida, domaines dans lesquels il ne sera pas possible de progresser sans s’attaquer au problème de la violence à l’égard des femmes et des filles.

 

  • Afin de contribuer à la réalisation des OMD, le secteur de la santé doit appréhender les relations qui existent entre la réalisation de ces objectifs et la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

 

 

Violence à l’égard des femmes et objectifs du Millénaire pour le développement en rapport avec la santé

Objectif n° 4 : Réduire la mortalité infantile.

La violence à l’égard des femmes est directement liée à la mortalité infantile. Outre les millions de filles qui « manquent à l’appel » comme suite directe de pratiques discriminatoires sexistes telles que l’avortement sélectif en fonction du sexe du fœtus, l’infanticide féminin et l’alimentation différenciée, force est de constater que les enfants de femmes victimes de la violence dans leurs relations personnelles courent un risque considérablement plus grand de mourir avant l’âge de cinq ans. La coutume du mariage précoce augmente le risque de mortalité infantile; les enfants nés d’une mère ayant moins de 18 ans courent des risques de décès dans leur première année de vie supérieurs de 60 % à ceux d’un enfant nés d’une mère de plus de 18 ans (Black, 2001, cité dans Ward et al., 2005).

Objectif n° 5 : Améliorer la santé maternelle.

La violence entre partenaires intimes pendant la grossesse figurent parmi les problèmes de santé dépistés lors des examens médicaux prénatals (Ellsberg, 2006); elle est associée aux grossesses à problèmes, comme l’insuffisance pondérale à la naissance, le travail prématuré, les accouchements avant terme, les fausses couches et la perte du fœtus (Campbell, Garcia-Moreno, et Sharps, 2004; Ellsberg et al., 2008, Garcia-Moreno, 2009). Les mariages et les grossesses précoces comportent également des risques pour la santé de la mère; les complications de la grossesse ou de l’accouchement figurent parmi les causes principales de mortalité des filles de 15 à 19 ans. Les statistiques indiquent que pour chaque fille qui meurt au cours de la grossesse ou lors de l’accouchement, une trentaine d’autres souffrent de lésions, d’infections et de handicaps physiques (Black, 2001).

Objectif n° 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

La « féminisation » du VIH/sida, notamment en Afrique subsaharienne et parmi les adolescentes et les jeunes femmes, peut être directement liée aux formes multiples de violence à l’égard des femmes, depuis l’agression et l’exploitation sexuelle jusqu’aux actes de violence commis par les partenaires intimes. À titre d’exemple, les filles engagées dans des relations violentes sont moins susceptibles de négocier l’utilisation du préservatif et de solliciter des soins pour des maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/sida.

Les recherches menées en Afrique et en Inde révèlent que les femmes victimes de maltraitance aux mains de leur partenaire courent plus de risques de contracter le VIH (A. Van der Straten et al., 1995 et 1998; S. Maman et al., 2002; KL Dunkle et al., 2004; R. Jewkes et al., 2010). Ces risques se multiplient pour les filles qui se marient jeunes : des études indiquent que les taux de VIH sont plus élevés parmi les jeunes femmes mariées que parmi leurs homologues célibataires (Black, 2001; Otoo-Oyortey et Pobi, 2003).

 

Voir également Les faits : Mettre fin à la violence à l’égard des femmes et objectifs du Millénaire pour le développement (UNIFEM, compilation, 2010). Disponible en français, en anglais et en espagnol.

 

Extrait de : Ward, 2007 et adapté à partir de « Strengthening Women’s Rights : Ending Violence against Women and Girls – Protecting Human Rights » [Renforcer les droits des femmes: mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles – protéger les droits de la personne), Deutsche Gesellshaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ), (Eschborn, 2006) p. 26-31.