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Soins et traitement psychologique

Dernière modification: February 25, 2011

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  • Les conseils psychologiques dont d’une importance essentielle et particulièrement utiles pour les survivantes, chez lesquelles on constate un meilleur fonctoinnement physique et une réduction des niveaux de dépression (Tiwari, 2005 cité dans Ellsberg, 2006), une estime de soi supérieure, une plus grande capacité à s’affirmer et même une exposition réduite à la maltraitance (Laverde, 1987, cité dans Ramsey, 2005).  Les traitements cognitovo-comportementaux axés sur le traumatisme peuvent être d’une utilité particulière pour réduire les toubles de la santé mentale liés à la violence (OMS, 2009c).  Toutefois, il est essentiel que les prestataires de soins et de soutien psychologiques aient reçu une formation aux conseils appropriée portant sur les problèmes liés aux impacts psychologiques de divers types de violence à l’égard des femmes et des filles (Bott et al., 2004).
  • Les prestataires devraient avoir la qualification nécessaire pour aborder directement la question de la violence avec les femmes, en particulier les femmes qui reçoivent des soins prénatals et les femmes qui présentent certains problèmes de santé, comme des lésions, des symptômes d’angoisse, la toxicomanie, la dépression, des infections sexuellement transmissibles et des symptômes gynécologiques.
  • La thérapie comportementale et cognitive peut s’avérer particulièrement utile dans la réduction du nombre de cas de troubles mentaux associés à la violence entre partenaires intimes et à la violence sexuelle (OMS, 2010a). Il est toutefois impératif que ceux qui fournissent des soins et un soutien psychologiques reçoivent la formation professionnelle nécessaire pour donner des conseils sur des questions relatives à l’impact psychologique des différents types de violence à l’égard des femmes (Bott et al., 2004). Certaines interventions, notamment celles pour des troubles dus au stress post-traumatique exigent la présence d’un psychologue ou d’un expert de la santé mentale hautement qualifié. D’autres, comme les interventions en situation de crise se sont révélées peu efficaces.
  • Les connaissances spécialisées sur la violence à l’égard des femmes devraient porter au minimum sur les point suivants (voir aussi les ressources sur les aptitudes en matière de conseils psychologiques dans la section Formation du personnel) :
    • Analyse genrée de la violence à l’égard des femmes
    • Techniques d’intervention en cas de crise
    • Traumatismes, adaptation et survie
    • Concepts actuels du bien-être et de l’inclusion sociale
    • Confidentialité
    • Aptitudes à la communication et techniques d’intervention
    • Aperçu général des systèmes de justice pénale et civile
    • Aperçu des lois en vigueur
    • Disponibilité de ressources au niveau de l’État et des communautés
    • Non discrimination et diversité
    • Autonomisation (Conseil de l’Europe, 2008a)
  • Le Conseil de l’Europe recommande qu’au moins un service de conseils spécialisés soit disponible pour 50 000 femmes (ou au moins un service dans chaque grande ville régionale) avec aiguillage vers les professionnels spécialisés d’autres services de traitement (Conseil de l’Europe, 2008a).  La mise en place de services de conseils psychologiques dans les établissements de santé améliore non seulement l’accès des survivantes au traitement mais elle peut aussi avoir des avantages secondaires, tels qu’un accroissement de la visibilité du problème auprès des personnels de santé. 
Exemple :  En Inde, la création de services de conseils familiaux dans les hôpitaux a amené les membres des professions médicales à reconnaître que la violence à l’égard des femmes et des filles est bien un problème de santé (UNFPA, 2009).

 

Exemple : Au Honduras, 13 centres de conseils familiaux ont été mise en plance dans les centres de services régionaux, chacun d’eux comptant au moins un travailleur/une travailleuse social(e) et un(e) psychologue. Ces centres fournissent des conseils individuels et collectifs aux survivantes de violence et mènent des activités de formation et de prévention à l’intention des agents de santé et des animateurs communautaires (Velzeboer et al., 2003).
  • Toutefois, dans de nombreuses situations de développement, les normes du Conseil de l’Europe risquent de s’avérer pu réalistes et de ne pas répondre aux besoins des femmes visant en milieu rural d’accès difficile. Il est donc essentiel que tous les prestataires de soins de santé travaillant avec les survivantes comprennent bien les techniques d’appui applicables et les principes guides sur lesquls elles sont fondées.  Comme l’indiquent les diagrammes ci-après, le simple respect des principes élémentaires du travail avec les survivantes peut avoir un effet thérapeutique.

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  • S’il n’y a pas de conseillers professionnels disponibles ou s’il existe des obstacles qui s’opposent à l’accès à des services d’accompagnement psychosocial individuel ou en tant que complément aux services existants, il est possible de former des groupes de soutien où du personnel de santé fera fonction de facilitateurs/facilitatrices (Ellsberg and Arcas, 2001).

 

  • Les facilitateurs/facilitatrices ne doivent pas nécessairement être titulaires de diplômes avancés en psychologie, en travail social ou dans un domaine connexe, mais devraient avoir suivi une formation aux problèmes de la violence à l’égard des femmes ainsi qu’à la facilitation des groupes de soutien et connaître le processus de conception de tels groupes, les stades de l’évolution des groupes, le rôle de facilitation, etc. 

Étude de cas : Groupes de soutien pour les femmes dans le cadre d’un modèle intégré de soins dans les cas de violence familiale en Amérique centrale
(Organisation panaméricaine de la santé)

Les groupes de soutien peuvent être importants pour le bien-être psychosocial des survivantes, en particulier lorsque les ressources sont limitées et qu’il y a peu de professionnels de la santé mentale. L’un de leurs principaux avantages est qu’ils permettent aux centres de santé de traiter davantage de personnes qu’ils ne pourraient le faire par des appuis psychologiques individuels. Par ailleurs, les facilitatrices n’ont pas besoin d’être des spécialistes de la santé mentale (bien qu’une formation spéciale soit nécessaire). Un autre avantage est que les femmes peuvent s’entraider, se rendre compte qu’elles ne sont pas seules à souffrir de la violence et établir entre elles des liens qui mènent parfois à des actions collectives. Tous ces éléments sont importants pour surmonter la violence.  Un programme de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) en Amérique centrale s’est efforcé de promouvoir les groupes de soutien par la formation de personnel et par la diffusion de matériels éducatifs. Dans chaque pays de la région, au moins un groupe pilote a produit de bons résultats. Il y a en Amérique centrale plusieurs organisations, par exemple le Centro Feminista de Información y Acción (CEFEMINA) au Costa Rica, qui ont acquis une vaste expérience en matière de groupes d’auto-assistance ou de soutien pour les survivantes de la violence. On relève toutefois de grandes disparités dans la généralisation de ces groupes dans les divers pays.  Un constat important a été que le succès ou la réussite de tels groupes dépendaient davantage de la motivation et des aptitudes des agents de santé considérés individuellement que des caractéristiques communautaires ou de la formation professionnelle des facilitatrices.

L’une des approches les plus complètes est celle qui a été appliquée à la Polyclinique du Barrio Lourdes, à San Salvador, où il y avait plusieurs groupes d’appui pour les survivantes de la violence, dont un pour les femmes âgées. L’une des caractéristiques intéressantes de l’expérience est que bien que l’établissement possède plusieurs psychologues, les groupes étaient administrés par une physiothérapeute et une éducatrice spécialisée. Les facilitatrices avaient été choisies non pas pour leurs diplômes professionnels mais en raison de leur intérêt pour le sujet et de leur aptitude à gagner la confiance des gens.  Pour de plus amples informations sur les leçons à retenir, voir le document en anglais.

Source : Extrait de Ellsberg, M. and Arcas, C., 2001. Review of PAHO’s Project: Towards an Integrated Model of Care for Family Violence in Central America. Final Project. [Examen du projet de l’OPS : Vers un modèle de soins intégré pour la violence familiale en Amérique centrale. Projet final]. Stockholm (Suède), Département de la démocratie et du développement social : Évaluation de la SIDA, pp. 24-25). 

Exemples d’outils :

Caring for Survivors Training Manual [Manuel de formation aux soins des survivantes]  (Fonds des Nations Unies pour l’enfance, 2010). Module 8.  Disponible en anglais.

Communication Skills in Working with Survivors of Gender-based Violence:  A Five-day Training Manual [Aptitudes à la communication dans le travail avec les survivantes de la violence sexiste : Guide de formation sur cinq jours] (International Rescue Committee and Family Health International, 2000). Day 4.  Disponible en anglais.

Counsellor’s Training Manual [Guide de formation des conseillers], Help & Shelter, Guyana (Jackson, J.).  Disponible en anglais.

Improving the Health Sector Response to Gender-based Violence:  A Resource Manual for Health Care Professionals in Developing Countries [Amélioration de la réponse du secteur de la santé à la violence sexiste : manuel de ressources pour les professionnels de la santé].  (Bott, S., Guedes, A., Guezmes, A. and Claramunt, C./IPPF/WHR, 2004). Voir la section v.d: Women’s Support Groups. Disponible en anglais et en espagnol.

Mental Health Responses for Victims of Sexual Violence and Rape in Resource-Poor Settings (Sexual Violence Research Initiative, 2011). Disponible en Anglais.

The Power To Change:  How to set up and run support groups for victims and survivors of domestic violence [Le pouvoir de changer : Comment établir et gérer des groupes de soutien aux victimes et survivantes de la violence domestique] (NANE, AMCV, Association Artemisia, NGO Women's Shelter, and Women's Aid Federation of England, 2008). Ce guide produit dans le cadre du programme Daphné de la Commission européenne indique les principaux points à considérer pour établir et gérer des groupes de soutien pour les survivantes de la violence domestique et propose trois modèles pouvant être utilisés à ces fins.  Disponible en anglais, estonien, hongrois, italien, portugais et serbe.

Counseling Guidelines on Domestic Violence [Directives pour les conseils psychologiques en cas de violence domestique] (Southern African AIDS Training Programme, 2001) Harare (Zimbabwe). Disponible en anglais.

Trainer’s Manual for Rape Trauma Counselors in Kenya [Guide du formateur des conseillers des victimes de traumatismes liés au viol] (Ministère de la santé du Kenya, Nairobi, 2006). Disponible en anglais.

Psychosocial Care for Women in Shelter Homes (UNODC, 2011).  Disponible en anglais.

Plusieurs directives et outils élaborés en vue de la fourniture de soins et d’appuis dans le cadre de situations d’urgence humanitaire peuvent avoir leur utilité dans d’autres circonstances.  Parmi eux figurent notamment :

  • Guidelines on Mental Health and Psychosocial Support in Emergency Settings. [Directives sur la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence humanitaire] (Comité permanent interorganisations). Ces directives reflètent les connaissances de praticiens de diverses régions, disciplines et secteurs et constituent un consensus émergeant sur les bonnes pratiques. Le principe fondamental est ici que les interventions lors des toutes premières  phases des situations d’urgence sont essentielles pour protéger et soutenir la santé mentale et le bien-être psychosocial. Version abrégée disponible en français.
  • Psychological First Aid: Field Operations Guide [Premiers soins psychologiques : Guide des opérations de terrain]. National Child Traumatic Stress Network and National Center for post traumatic stress disorder. Ce guide propose une approche modulaire pour aider les populations au lendemain immédiat des catastrophes et des actes de terrorisme, afin de réduire la détresse initiale et de soutenir les comportements d’adaptation à court et à long terme. Il a été conçu à l’intention des intervenants en cas de catastrophe, notamment des secouristes, des responsables d’interventions, des prestataires de soins de santé primaires et d’urgence, des équipes d’intervention d’urgence des établissements scolaires, des organisations confessionnelles et des organismes de secours.
  • Coping with disaster – A guidebook to psychosocial intervention [Faire face aux catastrophes – Guide de l’intervention psychosociale]. John Ehrenreich and Sharon McQuaide. Ce guide présente toute une gamme d’interventions psychosociales visant à aider les gens à faire face aux effets émotionnels des catastrophes.  Il est destiné aux travailleurs de la santé mentale (psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux et autres conseillers), aux agents de santé dispensant des soins primaires (médecins, personnel infirmier et autres prestataires de soins de santé communautaires), aux membres des équipes de secours, aux enseignants, aux dirigeants religieux et communautaires et aux responsables des organismes officiels et autres chargés des actions en cas de catastrophe. Il est conçu en tant que guide de terrain ou base de programmes de formation de courte ou de longue durée sur les réponses aux effets psychosociaux des catastrophes.