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Adolescentes

Dernière modification: February 25, 2011

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Les options
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  • Bien qu’il n’y ait pas de normes mondiales définissant l’adolescence, on s’accorde généralement à la considérer comme la période du passage de l’enfance à l’âge adulte qui commence à la puberté; elle va souvent de 13 à 19 ans, mais on peut aussi y englober des filles n’ayant pas plus de 10 ans.
  • Les filles sont exposées durant ces années à des risques de multiples formes de violence, et notamment :

Préférence pour les  garçons

Dans diverses cultures de par le monde, les parents se félicitent de la naissance d’un garçon et sont déçus lorsque le nouveau-né est une fille. Dans ses formes les plus extrêmes, la préférence pour les garçons peut se traduire par des pratiques telles que l’avortement sélectif basé sur le sexe et l’infanticide des filles qui, dans certaines régions de l’Asie, de l’Asie de l’Ouest et de la Chine, ont sensiblement modifié le rapport de masculinité (nombre de filles par rapport aux nombre de garçons à la naissance) (Plan International, 2007). Dans d’autres cas, cette préférence prend la forme d’une négligence patente à l’égard des filles, parfois avec une issue fatale (ECOSOC, 2002). La mortalité des petites filles est quelquefois le résultat d’une discrimination à l’égard des mères.  Dans les situations où les mères ne reçoivent pas les soins et la nutrition appropriés, leurs enfants, et tout particulièrement leurs filles, sont exposés à des risques accrus (Plan International, 2007). Toutefois, la manifestation la plus commune de la préférence pour les enfants mâles consiste en un favoritisme envers ceux-ci en matière de développement social, intellectuel et physique. Parmi les exemples pertinents pour les adolescentes figurent l’interruption des études des filles pour les faire contribuer aux travaux ménagers, ou l’interdiction de jouer ou de se livrer à d’autres activités avec leurs camarades pour les garder au foyer où elles s’occupent de leurs frères et sœurs plus jeunes.

Coupure/ Mutilation génitale féminine

La coupure/mutilation génitale féminine (C/MGF), qui consiste en l’excision partielle ou totale sans justification médicale des organes génitaux féminins extérieurs, se pratique principalement en Afrique, ses taux de prévalence les plus élevés étant relevés à Djibouti, en Égypte, en Érythrée, en Guinée, au Mali, en Sierra Leone, en Somalie et dans le nord du Soudan (Toubia, 1999; Carr, 1997). La pratique concerne généralement les filles de 4 à 14 ans (WHO, 1998). Les risques considérables pour la santé associés à la C/MGF n’ont pas, dans le passé, été suffisants pour mettre un terme à la pratique, notamment dans les contextes où les normes sociales en vigueur régissent la sexualité féminine. Dans de nombreux groupes sociaux, la C/MGF accroît les perspectives de mariage des filles et peut, en fait, en constituer une condition préalable.  Dans certaines cultures islamiques traditionnelles, et malgré le nombre croissant d’imams qui s’élèvent contre elle, la C/MGF est considérée par les hommes ainsi que par les femmes comme une « sunnah » à savoir comme une pratique obligatoire (Carr, 1997).  Dans toute la large gamme des groupes, culturels, ethniques et religieux, qui pratiquent la C/MGF, l’une des caractéristiques communes de la perpétuation de la pratique est le conditionnement des familles amenant celles-ci à l’accepter et à la défendre.  Divers mythes, tels que celui selon lequel la C/MGF promouvrait l’hygiène et la santé, sont invoqués pour stigmatiser les filles qui ne l’ont pas subie.  Les pressions sociales ainsi exercées font que la C/MGF reste largement pratiquée, même lorsqu’elle est interdite par les pouvoirs publics.

Mariage précoce

Le Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles définit le mariage précoce comme « tout mariage pratiqué en dessous de l’âge de 18 ans, avant que la fille ne soit physiquement, physiologiquement et psychologiquement prête à assumer les responsabilité du mariage et de la procréation ». (Inter-African Committee, 1993, in Somerset, 2000) Cette pratique est particulièrement courante dans les pays en développement. En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, par exemple, il a été estimé qu’en moyenne une fille sur trois du groupe d’âge de 15 à 19 ans était déjà mariée, les proportions étant considérablement plus fortes dans certains pays (Otoo-Oyortey and Pobi, 2003).  De même que la pratique de la C/MGF, le désir de contrôler la sexualité des femmes est peut-être l’une des raisons les plus importantes qui font que les familles marient leurs filles très jeunes. Le mariage précoce peut, par exemple, constituer un moyen de réduire le risque d’activité sexuelle prémaritale ou de maximiser la durée de vie procréative des femmes. Dans certaines communautés africaines, les parents peuvent obtenir une dot plus élevée si leur fille est vierge et, de ce fait, perçue comme séronégative au VIH et exempte d’autres infections sexuellement transmises.  Dans certaines régions de l’Asie où le versement d’une dot est une pratique courante, les parents d’une fille mariée jeune peuvent bénéficier d’une réduction de la dot à verser à la famille du marié, du fait que les filles jeunes sont considérées comme plus désirables. Quels que soient les avantages matériels ou autres qui en résultent pour la famille, le mariage précoce peut avoir des conséquences mortelles pour la mariée.  Les complications des grossesses précoces, par exemple, sont l’une des principales causes de décès dans le groupe des filles de 15 à 19 ans de par le monde (Black, 2001). Même lorsqu’ils ne sont pas mortels, les accouchements précoces comportent des risques considérablement accrus de lésions, d’infection et d’infirmité, notamment de fistule obstétrique. Ils peuvent également présenter des risques pour l’enfant : le risque de décès du bébé au cours de sa première année est de 60 % plus élevé si la mère a moins de 18 ans (Black, 2001). Les facteurs biologiques font aussi que les femmes jeunes sont plus vulnérables aux infections sexuellement transmises, y inclus par le VIH, lorsque leur partenaire est porteur, le danger étant encore accru par le fait que les femmes jeunes sont moins capables que leurs consœurs plus âgées de négocier des rapports sexuels à moindre risque.

Violence entre partenaires intimes

La jeunesse de la femme peut être un facteur important de risque de violence entre partenaires intimes. Les recherches indiquent que les filles qui se marient jeunes sont exposées à des risques de violence plus élevés que celles qui se marient plus tard, en particulier lorsque la différence d’âge entre les conjoints est grande (Rubeihat, cité dans Black, 2001).  Les filles qui sont forcées de se marier, notamment dans les cas extrêmes des « mariages par rapt » coutumiers dans certaines régions d’Afrique, d’Europe de l’Est et d’Asie, souffrent aussi généralement du traumatisme supplémentaire de l’initiation sexuelle forcée.  Les filles tendent également à être plus isolées socialement du fait de leur âge et de leur manque de ressources propres, et sont donc moins aptes à demander de l’aide en cas de violence domestique.  Elles peuvent en outre être plus disposées à accepter la maltraitance aux mains de leur partenaire en tant qu’élément lié à la différence de pouvoir au sein du ménage (Otoo-Oyortey and Pobi, 2003). Dans de nombreuses régions du monde, les jeunes femmes connaissent également la violence lors des fréquentations, celle-ci prenant la forme de comportements de contrôle de la part de leur partenaire, d’injures et de violences et de « viol sur rendez-vous ».

Inceste

On entend par inceste toute activité sexuelle entre un enfant et un membre de la famille proche. Bien que le plupart des cultures du monde interdisent l’inceste et prévoient des sanctions juridiques et sociales le réprimant, le problème reste largement répandu.  L’OMS estime que sur les 150 millions de filles et les 73 millions de garçons ayant subi des rapports sexuels forcés, pas moins de 56 % des filles avaient été victimes de membres de leur famille, contre 25 % des garçons (Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, 2006).  Il est estimé que l’âge de vulnérabilité maximale aux abus sexuels envers les enfants, au sein de la famille ou à l’extérieur, se situe entre les âges de 7 ans et de 13 ans (Finkelhor, 1994). Les données scientifiques dont on dispose sur toutes les cultures indiquent que 40 % à 60 % des abus sexuels commis dans les familles le sont envers des filles de moins de 15 ans (Kapoor, 2000).

Violence sexuelle en milieu scolaire

Si les données sur l’exposition des filles à la violence en milieu scolaire restent limitées, celles dont on dispose brossent un tableau particulièrement sombre. Dans les recherches menées dans les établissements d’enseignement public aux États-Unis, par exemple, 83 % des filles interrogées de la 8e à la 11e classes ont signalé avoir été exposées à une forme ou une autre de harcèlement (Newton, 2001). Dans de nombreux cas, les auteurs des faits sont ceux-là mêmes qui sont chargés de l’instruction et de la protection des filles. Des études menées au Botswana, au Ghana, au Malawi, au Zimbabwe et au Pakistan indiquent que les enseignants ainsi que les élèves de sexe masculin exposent les filles à des propos sexuellement explicites et/ou à des propositions sexuelles (Dunne, Humphreys and Leach, 2003; UNICEF and Save the Children, 2005). Et les menaces pesant sur les filles ne se limitent pas à l’enceinte des établissements scolaires.  Des recherches effectuées au Pérou ont constaté que les risques de violence sexuelle courus par les filles augmentent proportionnellement à la distance qu’elles ont à parcourir pour se rendre jusqu’à l’établissement scolaire (Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, 2006). La  situation est aggravée dans les établissements où il y a peu d’enseignants de sexe féminin, en particulier en position d’autorité.  Dans de nombreux pays en développement de par le monde, les femmes restent de loin minoritaires dans le corps enseignant. Il est difficile dans un contexte ainsi masculinisé que les filles mettent en question l’autorité masculine et/ou demandent de l’aide.  En milieu scolaire, les filles sont ainsi exposées à la violence à la fois en raison de leur statut inférieur à celui des garçons et des enseignants de sexe masculin et en tant que méthode appliquée pour maintenir les inégalités entre les sexes du système social.  C’est ainsi que d’une part, les garçons peuvent malmener, harceler et même agresser les filles avec une relative impunité, celles-ci ayant peu recours à la protection dans un milieu à dominance masculine, et que d’autre part ils peuvent cibler les filles qui commettent des infractions aux normes traditionnelles de soumission féminine, telles que celles qui exercent des fonctions de direction dans les organismes estudiantins ou qui obtiennent de bons résultats scolaires, de manière à « les remettre à leur place ».

Violence sexuelle dans la communauté

Étant donné les vulnérabilités dues à leur âge, leurs capacités physiques et leur manque de pouvoir de négociation, les adolescentes constituent le groupe qui est le plus à risque de violence sexuelle commise par les membres de leur communauté.  Toutefois, pour de nombreuses filles de par le monde, l’agression sexuelle aux mains des garçons et des hommes est normative et n’est donc pas perçue par elles (ni par les garçons) comme criminelle, à moins qu’elle ne dépasse les limites des définitions conformistes du viol. C’est ainsi que 11 % des adolescentes participant à une enquête menée en Afrique du Sud ont signalé avoir été violées mais que 72 % de plus ont déclaré avoir été soumises à des relations sexuelles forcées (Jewkes et al., 2000, in Bennett, Manderson and Ashbury, 2002). Les estimations relatives à l’incidence de l’initiation sexuelle forcée parmi les adolescentes de par le monde situent leur proportion, en moyenne, entre 10 % et 30 %, mais dans certains pays, comme en Corée, au Cameroun et au Pérou, ce chiffre est plus proche de 40 %. Des recherches menées dans les Caraïbes font état de taux d’initiation sexuelle forcée atteignant 48 % (Koenig et al., 2004, Jejeebhoy and Bott, 2003, Ellsberg and Heise, 2006). Il est important de noter que les adolescentes les plus jeunes semblent être le plus à risque et que la capacité de résister à l’initiation sexuelle forcée semble être proportionnelle à l’âge. Les recherches multipays de l’OMS ont constaté que les femmes qui avaient signalé (rétrospectivement) avoir eu leurs premiers rapports sexuels avant l’âge de 15 ans étaient proportionnellement plus nombreuses à y avoir été forcées ou contraintes que celles qui avaient eu les premiers rapports sexuels après l’âge de 17 ans.  C’est dans ce dernier groupe que le taux de femmes ayant cédé à la contrainte est le plus bas (Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, 2006).

Traite et exploitation sexuelle des filles

Selon l’UNICEF, la majorité du million d’enfants dont on estime qu’ils sont recrutés de force chaque année dans l’industrie du sexe sont des filles (UNICEF, 2005). Beaucoup d’entre elles sont victimes des réseaux mondiaux de traite des personnes. Et si l’on pense que les plus grands nombres d’enfants prostitués, certains de moins de 10 ans, sont concentrés au Brésil, en Inde, en Thaïlande, en Chine et aux États-Unis, les experts s’entendent pour dire que la prostitution enfantine est un phénomène mondial non seulement de plus en plus répandu mais qui affecte également des filles de plus en plus jeunes (Willis and Levy, 2000). Par ailleurs, bien que les mesures s’avèrent ici considérablement plus difficiles, une part significative de l’exploitation sexuelle des enfants se situe hors du contexte des marchés commerciaux.  Les enfants peuvent se livrer à des activités sexuelles « de survie » pour se procurer de l’argent ou des biens, ou trouver des « papas gâteau », hommes d’un certain âge qui leur font des cadeaux, leur paient des études, etc., en échange de faveurs sexuelles.  Des données émergentes indiquent que les orphelins du sida en nombre croissant sont exposés, en Afrique subsaharienne, à des risques particuliers : 47 % des enfants pratiquant des activités sexuelles monnayées interrogés en Zambie avaient perdu leur père et leur mère au sida, et 24 % l’un de leurs parents (Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, 2006). Que ce soit sur les marchés commerciaux ou non commerciaux, les enfants pauvres, sans éducation et sans abri, ou qui pour d’autres raisons vivent dans une zone d’ombre de la société, sont ceux qui sont les plus à risque d’exploitation sexuelle et les moins susceptibles de recevoir de l’aide.

  • En dépit du fait que l’adolescence soit une période où les jeunes sont particulièrement exposés à de multiples formes de violence, nombre de programmes de santé ne sont pas conçus pour reconnaître les besoins particuliers des adolescentes et pour y répondre.  Le tableau ci-dessous présente certains des facteurs liés aux difficultés qu’éprouvent les adolescentes à accéder aux services de santé.

Source : Extrait de Temin, M. and Levin, R., 2009. Start with a Girl: A New Agenda for Global Health [Commencer par une fille : nouvel ordre du jour pour la santé mondiale] Center for Global Development, p. 41. 

  • Au nombre des facteurs les plus importants de convivialité des services aux yeux des jeunes figurent la confidentialité, le respect de la vie privée, la brièveté de l’attente, l’abordabiilté des coûts et l’ouverture à l’égard des jeunes, hommes comme femmes (Erulkar, A.S., Onoka, C.J. & Ohir, A., 2005, cités dans Shaw, 2009; Mmari, K.N. &  Magnani, R.J, 2003; Kipp et al., 2007).  Il est également divers autres points dont les programmes de santé devraient tenir compte lorsque leurs clients sont des adolescents, ainsi que le signale l’OMS (voir encadré ci-dessous).

 

 

Services de santé conviviaux pour les jeunes - Cadre de l’OMS

Pour être considérés comme conviviaux pour les jeunes, les services devraient être équitables, c’est-à-dire que tous les adolescents et pas seulement certains groupes doivent pouvoir obtenir les soins dont ils ont besoin, accessibles, c’est-à-dire que les adolescents doivent pouvoir obtenir les soins offerts, acceptables, c’est-à-dire que les services doivent être fournis selon des modalités qui répondent aux attentes des clients adolescents, appropriés, c’est-à-dire répondant aux besoins des adolescents, et efficaces, c’est-à-dire que les services voulus doivent être fournis de la manière voulue et apporter une contribution positive à la santé des adolescents.

D’autres caractéristiques spécifiques font que certains services sont conviviaux pour les jeunes. Il faut notamment que les procédures appliquées facilitent la confidentialité de l’inscription, minimisent les temps d’attente pour la consultation et l’aiguillage et qu’elles autorisent des consultations sans rendez-vous. Les prestataires doivent rester neutres, être compétents dans les domaines et questions intéressant particulièrement les jeunes et en matière de promotion de la santé des adolescents, et être secondés par un personnel auxiliaire compatissant.  Les locaux doivent être d’accès et d’usage faciles et permettre le respect de la vie privée. Et, élément important, les prestations de services devraient être accompagnées d’activités de diffusion à base communautaire et de dialogue entre pairs pour accroître la couverture et l’accessibilité (B. J. Ferguson, communication personnelle; OMS 2003a)

Source : Extrait de Temin, M. and Levin, R., 2009. Start with a Girl: A New Agenda for Global Health [Commencer par une fille : nouvel ordre du jour pour la santé mondiale] Center for Global Development, p. 45.

 

  • Il serait bon que le secteur de la santé établisse des méthodes pour évaluer les vulnérabilités particulières des filles à l’âge où elles arrivent à l’adolescence, de manière à prendre en considération leurs besoins présents et à prévoir leurs besoins futurs.

Source : Extrait de Temin, M. and Levin, R., 2009. Start with a Girl: A New Agenda for Global Health [Commencer par une fille : nouvel ordre du jour pour la santé mondiale] Center for Global Development, p. 46.

  • En outre, les divers types de services de santé devraient adapter leurs prestations pour tenir compte des besoins particuliers de leurs clientes adolescentes.  Il devrait en être tout particulièrement ainsi des services de santé sexuelle et reproductive. De nombreuses initiatives de santé reproductive ciblant les jeunes assument que l’activité sexuelle est volontaire et visent par conséquent à aider les jeunes à gérer cette activité de manière responsable.  Cette approche ne tient pas compte du fait que de nombreuses filles et jeunes femmes subissent des rapports sexuels sous la contrainte et/ou ne peuvent pas négocier les activités sexuelles et l’usage du préservatif ou d’autres formes de contraception sans s’exposer à des violences physiques (Jejeebhoy and Bott, 2003).  Parmi les améliorations qui pourraient être apportées aux services de santé reproductives, on pourra songer notamment aux mesures suivantes :
    • Disponibilité accrue de services de contraception et d’autres services de santé reproductive pour les adolescentes.  Ceci exige non seulement que les prestataires de soins de santé soient sensibilisés à la sexualité des adolescentes et capables d’en parler sans problème avec les intéressées, mais aussi que les services et produits de santé sexuelle et reproductive se trouvent en des lieux géographiques facilement accessibles pour les adolescentes, que les prestations soient organisées pour favoriser le respect de la vie privée et la confidentialité.
    • Établissement de liens avec l’ensemble de la communauté.  Même lorsque les services de santé améliorent leur capacité à répondre aux besoins des adolescentes, les attitudes communautaires peuvent dissuader les adolescentes de demander des soins et des traitements (Mmari and Magnani, 2003).  Il est donc essentiel que les prestataires œuvrent avec la communauté pour favoriser une bonne compréhension de la situation et de la nécessité de la part des adolescentes de demander et de recevoir des services de santé sexuelle et reproductive. 
    • Dépistage universel pour les adolescentes mariées.  Toutes les adolescentes mariées devraient être considérées comme à haut risque et donc faire l’objet d’un dépistage de la violence. Les services de soins prénatals et de santé maternelle et infantile (SMI) sont le principal point d’entrée pour atteindre les filles mariées précocement, au moment de leur première grossesse. Le personnel des services de soins prénatals et de SMI devrait être formé à éduquer et à traiter les filles mariées précocement en étant sensible à leurs risques, vulnérabilités et besoins, notamment concernant les accouchements prématurés, la bonne nutrition, l’importance des soins obstétriques d’urgence, l’orientation vers les tests volontaires et les conseils d’accompagnement, etc.
    • Établissement de liaisons avec les services en milieu scolaire. Lorsque le dépistage effectué dans les services de santé révèle que les grossesses ou les IST/infections par le VIH sont dues à un harcèlement sexuel en milieu scolaire, le secteur de la santé doit œuvrer de concert avec le secteur de l’enseignement pour protéger les filles du viol.  En outre, une étroite coopération avec le secteur de l’enseignement permet d’établir des services en milieu scolaire, généralement sous la forme d’un bureau dans les établissements d’enseignement et de l’affectation d’une infirmière ayant reçu une formation dans les domaines des soins de santé sexuelle et reproductive conviviaux pour les adolescents ainsi que du dépistage et des conseils psychosociaux.
    • Réalisation de campagnes de prévention auprès des jeunes sur le mariage précoce, la violence dans les relations entre adolescents, l’exploitation sexuelle, etc.

 

 

Exemple : En 2000, l’ONG mexicaine Fundación para la Equidad [Fondation pour l’équité] a créé un programme visant à prévenir la violence chez les jeunes de 14 à 29 ans après qu’il eut été constaté que le groupe le plus vulnérable à la violence était celui des filles et des femmes de 16 à 24 ans. Ce programme est conçu pour prévenir les actes de violence chez les « novios », à savoir dans les fréquentations amoureuses et entre fiancés.  Des sessions d’information sont menées en permanence au dispensaire de l’ONG à Mexico à l’intention des victimes de la violence, soit dans le cadre d’une relation affective soit au sein de leur famille. Ces sessions d’une durée de trois heures, dirigées par des facilitatrices, portent sur des problèmes tels que les relations affectives, les nouvelles normes en matière de genre, la sexualité, les contraceptifs, les droits liés à la procréation, la violence à l’égard des femmes et des filles, les types de violence, les cycles de la violence, les questions juridiques et l’établissement de relations non violentes. Par le biais de ces sessions, le programme vise à faire des participants des avocates de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.

 

Source : Extrait/adapté de APIS Fundación para la Equidad [Fondation Apis pour l’équité], Mexique, et de Bustamente, N., 2007. Modelo de Atención y Prevención de la Violencia Familiar y de Género: Nosotras en la Violencia Familiar [Modèle de traitement et de prévention de la violence familiale et sexiste : nous autres femmes dans la violence familiale].  Mexico (Mexique) : APIS, Fundación para la Equidad, A.C.

Exemple : En 2004, l’ONG mexicaine Instituto Mexicano de Investigación de Familia y Población [Institut mexicain de recherche sur la famille et la population] (IMIFAP) a conçu un programme de formation pour adolescents intitulé « Rostros y Máscaras de la Violencia » [Visages et masques de la violence]. Ce programme qui cible les adolescents de 13 à 16 ans est offert dans une zone défavorisée de Mexico par l’organisme gouvernemental « Desarollo Integral de la Familia » [Développement intégral de la famille]. Organisé en 10 sessions de deux heures chacune, le programme traite de la problématique de la violence dans le cadre des amitiés et des relations. 

Un sondage mené auprès de 81 adolescents avant et après leur participation au programme a constaté un changement dans les attitudes relatives à la violence et aux relations interpersonnelles. Ce changement s’est manifesté sous la forme d’une augmentation du nombre de réponses correctes aux cinq questions suivantes (cette réponse étant « faux » pour toutes les questions citées) : 1) Aimer veut dire que l’on peut tout pardonner (de 44 % à 83 %), 2) La jalousie est une preuve d’amour (de 28 % à 77 %), 3) Les femmes qui acceptent la violence le font par amour (de 19 % à 61 %), 4) Les hommes sont violents par nature (de 74 % à 83 %), 5) Seules les femmes jeunes et attirantes se font violer (de 60 % à 65 %). Le programme a élaboré plusieurs outils et établi un canal YouTube qui fourni des informations sur ses activités ainsi que sur les campagnes de l’IMIFAP contre la violence dans les « noviazgos » (fréquentations amoureuses).

Les outils sont disponibles en espagnol.  Les vidéos sont disponibles en espagnol.

 

Source : Adapté de Instituto Mexicano de Investigación de Familia y Población  

 

 

Exemple : Établi en 1999, Geração Biz [Génération occupée] est un programme multisectoriel de santé reproductive pour adolescents exécuté au Mozambique par les ministères de la santé, de l’éducation et de la jeunesse et des sports, avec une assistance technique de l’UNFPA et de Pathfinder International.  Geração Biz tient compte des besoins de santé sexuelle et reproductive des adolescents, scolarisés et non scolarisés, et aborde les problèmes de la violence à l’égard des femmes et des filles. Il le fait par des services de consultation conviviaux pour les jeunes, des interventions en milieu scolaire, des initiatives de diffusion communautaire, des activités d’éducation par les pairs et des appuis en rapport avec le VIH/sida. Mis en œuvre initialement dans deux sites pilotes des provinces de Maputo et de Zambézie, Geração Biz est aujourd’hui présent dans 62 districts de 10 des 11 provinces du pays et est exécuté en collaboration avec 26 organisations locales.  À la demande de l’UNFPA, le programme a fait l’objet en 2004 d’une évaluation extérieure qui a constaté qu’il avait eu un impact sensible sur les connaissances, les attitudes et les comportements des jeunes. Il a eu pour effets positifs un accroissement de une sensibilisation communautaire et des taux de déclaration de la violence à l’égard des femmes et des filles, mais les évaluateurs ont noté que les prestataires devaient faire une place plus large aux questions de la violence à l’égard des femmes et des filles dans le contexte des visites des jeunes et aborder ces questions même si les clients ne le demandaient pas expressément.

Source : Adapté d’après Hainsworth, G. and Zilhão, I., 2009. From Inception to Large Scale: The Geração Biz Programme in Mozambique [Du lancement à la grande envergure : le Programme Geração Biz au Mozambique]. Genève : Organisation mondiale de la santé, Pathfinder International.

 

 Ressources supplémentaires :

Le Family Health International Youth Net [Réseau des jeunes de Family Health International] est un programme mondial s’employant à améliorer les comportements des jeunes de 10 à 24 ans dans les domaines de la santé reproductive et de la prévention du VIH/sida. Family Health International publie des matériels de formation qui aident les planificateurs de programmes et les intervenants en milieu clinique à comprendre les besoins spécifiques des jeunes et à y répondre. Les matériels sont disponibles en anglais.

La Coalition for Adolescent Girls [Coalition pour les adolescentes] s’attache à l’instauration de changements durables dans les communautés du monde en développement par le biais d’investissements en faveur des adolescentes. Le principe sur lequel se fonde cette initiative est que lorsqu’elles sont en bonne santé, éduquées et initiées aux bonnes pratiques financières, les filles peuvent jouer un rôle clé dans l’élimination de la pauvreté. Pour de plus amples informations, voir le site web de l’initiative. 

Meeting the Needs of Young Clients: A Guide to Providing Reproductive Health Services to Adolescents - Chapter 7: Counseling Victims of Sexual Violence [Répondre aux besoins des jeunes clients : Guide de la prestation de services de santé pour les adolescents - Chapitre 7 : Conseils aux victimes de la violence sexuelle] (Family Care International, 2006). Ce guide est destiné aux prestataires de services de santé. Il aborde dans son chapitre 7 le problème des rapports sexuels forcés que connaissent de nombreuses adolescents et présente certaines questions clés à poser lors des sessions de conseils psychosociaux pour identifier les jeunes victimes de violence ou à risque. Disponible en anglais et en espagnol. 

Boîte à outils pour la santé sexuelle et reproductive des adolescents en situations de crise humanitaire : Document accompagnant le Manuel de terrain interorganisations sur la santé reproductive en situations de crise humanitaire  (Fonds des Nations Unies pour la population et Save the Children USA, 2009).  Cet instrument contient des outils conviviaux pour évaluer l’impact d’une crise sur les adolescents, mettre en œuvre un ensemble minimal de services initiaux conçu pour les adolescents et veiller à ce que les adolescents puissent participer à l’élaboration et à l’exécution de programmes humanitaires. D’autres outils conçus spécifiquement pour aider les prestataires de soins à être fournir des services aux adolescents et à assurer le suivi des prestations au niveau des dispensaires et de la communauté. Disponible en français, en anglais et en espagnol.