Points à considérer lorsque l’on met fin à une campagne

Dernière modification: January 03, 2012

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Une campagne qui n’atteint pas son but est-elle une mauvaise campagne ?

Le scénario suivant, s’il est regrettable, n’a rien d’inhabituel : la période d’activité prévue de la campagne est achevée; les activités se sont déroulées comme prévu; les ressources sont épuisées; mais les objectifs n’ont pas encore été atteints et les effets produits sont décevants.

Bien qu’une planification stratégique et un suivi régulier puissent réduire les risques de se retrouver dans une telle situation, en dernière analyse, même les bonnes campagnes peuvent échouer étant donné le grand nombre de facteurs extérieurs indépendants de la volonté des exécutants. Parmi ces facteurs figurent les modifications imprévues de l’environnement des politiques, les catastrophes naturelles, les crises politiques, les revers économiques, etc.

Par ailleurs, il peut se faire que bien que le choix de l’objectif ait été peu judicieux, la campagne ait obtenu des effets positifs.  Ceci peut contribuer à éclairer les futurs efforts de modification de la stratégie et de définition des objectifs lors de nouvelles campagnes ou d’une reprise de l’initiative malheureuse.

Pour tirer des enseignements de l’expérience, il est utile :

  • D’évaluer la campagne : Quels sont les facteurs internes et externes qui se sont opposés à la réalisation de l’objectif ? Que peut-on faire à l’avenir pour y parer ?
  • D’atténuer les dégâts potentiels : S’il est peu probable que l’objectif puisse être réalisé en intensifiant les activités de la campagne, des mesures doivent être prises pour limiter les effets négatifs possibles pour les publics cibles. Quelles sont les autres initiatives et organisations actives par rapport au problème visé par la campagne qui peuvent offrir des appuis aux survivantes d’actes de violence qui peuvent en avoir besoin ? Ces initiatives et organisations devraient avoir été repérées lors des premières phases du processus de planification stratégique. Les survivantes d’actes de violence et autres personnes touchées par la violence à l’égard des femmes devraient être orientées vers ces initiatives.
  • De mobiliser davantage de ressources : Si l’on a repéré des moyens prometteurs susceptibles d’aider à surmonter les difficultés, il y a lieu d’envisager les options d’une relance des efforts de mobilisation de fonds. Inversement, les responsables de la campagne peuvent aussi décider de poursuivre leurs activités avec un budget minimal, auquel cas il faut réviser les objectifs, effets et activités en conséquence.
  • De partager les leçons à retenir : Pour éviter à de futures campagnes de se heurter aux mêmes difficultés, il faut partager toutes les expériences, même négatives, avec les acteurs et intervenants éventuels.

Diffusion des connaissances, apprentissage et partage des connaissances mondiales

Quel que soit le résultat de la campagne, les leçons à retenir et les principaux constats des évaluations doivent être largement partagés au sein de l’alliance et avec les autres acteurs de la campagne, dans le monde entier s’il y a lieu, de manière à constituer un corpus de connaissances auquel on pourra se reporter ultérieurement. La diffusion de ces connaissances peut se faire de multiples manières, notamment au moyen de périodiques spécialisés, d’exposés lors de conférences et de réunions, ou de portails électroniques d’information tels que le Centre virtuel de connaissances d’ONU-Femmes,  le site web de C-Change: Communications for Change (USAID), ou le site web de BRIDGE Gender and Development. Étant donné les amples variations possibles d’un contexte local à l’autre, il conviendra que les organisateurs des campagnes procèdent à des essais préalables des matériels d’enseignement dans leurs campagnes respectives ou en évaluent le contenu en tenant compte des caractéristiques des publics cibles auxquels ils songent. Cela pourra se faire, par exemple, au moyen de focus groupes, de consultations avec les personnes qui ont partagé les résultats de l’évaluation de leur campagne, ou même en ayant recours à des spécialistes externes ne connaissant pas la campagne auxquels on demandera de lire et de commenter les comptes rendus relatifs aux leçons à retenir.

La diffusion des connaissances et l’apprentissage ont été longtemps négligés dans les campagnes de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles et ce n’est que récemment que l’on a commencé à publier les résultats des évaluations notamment sur quelques initiatives de lutte contre cette violence et sur les campagnes visant à modifier les comportements. On se reportera aux Exemples d’évaluations de campagnes dans la section Suivi et évaluation du présent module ainsi qu’à la section Outils du Centre virtuel de connaissances d’ONU-Femmes pour de plus amples informations et pour des liens renvoyant aux rapports d’évaluation existants.