Historique et origine des foyers d’hébergement pour femmes

Dernière modification: September 14, 2012

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Tout au long de l’histoire et partout dans le monde, les femmes ont soutenu les initiatives visant à assurer la sécurité des femmes et des filles exposées à la violence, dans le cadre d’institutions confessionnelles ou de structures de soutien communautaire ou familial. Dans les 50 dernières années, en particulier, le mouvement des femmes a eu un impact extraordinaire sur le développement des structures d’accueil et des services connexes.

  • 1960 - 1970: Le mouvement des femmes s’est répandu en Grande-Bretagne et aux États-Unis, incitant un nombre croissant de femmes à aborder le problème de la violence et autres problèmes  liés à l’inégalité des sexes. Le premier centre d’accueil pour femmes bien documenté a été établi en 1971 à Hounslow, en Grande-Bretagne, qui a fourni un accueil non officiel à des survivantes de la violence familiale. À cette époque, d’autres foyers d’accueil ont ouvert dans d’autres pays et régions, et le première permanence   téléphonique d’urgence pour les victimes de viol a été créée à  Washington, aux États-Unis. Les premiers services offerts par les centres d’accueil ont traité:
    • des lésions physiques;
    • des aspects psychologiques liés à la violence et à la rupture d’une relation;
    • des difficultés pour fuir la violence et vivre dans un environnement inconnnu;
    • des enfants arrivés avec leur mère; et
    • des besoins de services juridiques, sociaux et médicaux.
  • 1970-1980: L’organisation et le développement des services en Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Australie, notamment au Royaume-Unis et aux États-Unis, ont connu un essor considérable.  
    • La National Women’s Aid Federation a été établie en 1974, rassemblant des groupes d’Angleterre, d’Écosse et du Pays de Galles pour préciser les objectifs de développement des structures d’accueil et des services pour les femmes qui fuient la violence.
    • Les initiatives visant à accroître la sensibilisation du public à ces questions, et la production de   publications (par ex. Working on Wife Abuse, répertoire de groupes de 1976), ont fourni des outils de mise en réseau pour les abris et contribué à la constitution de coalitions dans toutes les régions.
    • La multiplication des efforts de collecte de fonds a permis de dégager un certain nombre de ressources  destinées aux foyers d’accueil, comme le soutien accordé en 1975 par le Gouvernement australien au     Foyer d’hébergement Elsie de Sydney (Laing, 2000).
    • Des questions de race et d‘origine ethnique, entre autres sujets de préoccupation, ont été soulevées aux  États-Unis en réponse à l’engagement limité des foyers d’accueil auprès de races et de catégories sociales  diverses, et d’autres groupes.
  • 1980 - 2000: Un nombre croissant de centres d’hébergement et de services pour les femmes victimes de violence et leurs enfants ont été installés dans toutes les régions, parallèlement à une mobilisation politique et sociale accrue sur les questions d’inégalité des sexes à travers le monde.  Au tournant du siècle, on s’est accordé de plus en plus sur le fait que la violence à l’égard des femmes constitue une atteinte aux droits humains et un obstacle à la réalisation de l’égalité des sexes (Secrétaire génér des Nations Unies, 2006b).
  • 2000 - à présent: Malgré l’attention accrue et l’engagement croissant  pour aider les femmes et les filles à échapper à la violence, nombreux pays souffrent d’un manque de structures d’accueil et  d’espaces sûrs d’hébergement. La mobilisation pour les services  d’hébergement se poursuit, en parallèle avec l’émergence de nouveaux partenariats et réseaux, comme la première Conférence mondiale des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence organisée en 2008 en Alberta, au Canada, suivie de la constitution d’un Global Network of Women’s Shelters réunissant des représentantes de toutes les régions du monde. La deuxième Conférence mondiale des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence, organisée en février 2012, a mis en évidence  la diversité des foyers d’accueil et d’organisations de femmes qui facilitent l’hébergement alternatif. Malgré l’absence d’une évaluation mondiale de tels services, de nombreux pays ont réalisé des cartographies à l’échelle nationale des foyers d’accueil et des services connexes. En voici quelques exemples:

Europe: Country report 2010 - Reality Check on European Services for Women and Children Survivors of violence: A Right for Protection and Support? (WAVE, 2010) et Protect - Identifying and Protecting High Risk Victims of Gender-Based Violence (WAVE, 2011).

Amérique latine: Technical note: Violence against Women in Latin America (Mécanisme de suivi de la mise en oeuvre de la Convention interaméricaine pour la prévention, la sanction et l’élimination de la violence contre la femme (MESECVI) de l’Organisation des États américains, 2010).

Îles du Pacifique: Ending Violence Against Women and Girls Evidence, Data and Knowledge in Pacific Island Countries (ONU-Femmes, 2011).

Bangladesh: Survey Mapping on Gender Based Violence Against Women (Ministère des affaires féminines et de l’enfance, 2009).

Canada: Les refuges pour femmes violentées au Canada, 2010 (Statistique Canada, 2010).

Italie, Belgique et Espagne: The Daphne III Programme 2007 - 2013 (Plessi, 2010; Dobash & Dobash, 1992; Safenetwork, 1999).

Kenya: What’s Being Done About Violence Against Women And Girls: Mapping Kenya’s Civil-Society Organizations (2009

Nepal: Priority Areas for Addressing Sexual and Gender Based Violence in Nepal (FNUAP, 2007) 

Royaume-Uni: Map of Gaps 2: The postcode lottery of Violence Against Women support services in Britain (Commission pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, pour l’égalité et les droits de l’homme, 2009). Cartographie des foyers d’hébergement au Royaume-Uni.

États-Unis: Domestic Violence Counts 2011. A 24-hour census of domestic violence shelters and services (NNEDV, 2012).