Formes d’abri et d’hébergement alternatif

Dernière modification: September 14, 2012

Ce contenu est disponible dans

Les options
Les options

La présence et la portée des services fournis par les foyers d’accueil varient sensiblement selon les régions et les communautés. Les modèles d’abris reposent fortement sur la disponibilité et le niveau du financement consenti (accordé par l’État ou des bailleurs de fonds extérieurs), et la mesure dans laquelle ce financement est assuré. Un abri pour femmes est défini, en règle générale, par:

  • Des objectifs précis en matière de protection et de sécurité, d’autonomisation et de changement social.
  • Des groupes cibles de femmes clairement définis. Bien que le plus souvent associés à la violence entre conjoints, les abris peuvent fournir un hébergement sûr et des services aux femmes (et, le cas échéant, aux jeunes filles) qui fuient d’autres formes de violence physique, psychologique, sexuelle et économique. Ces formes peuvent comprendre des mauvais traitements infligés par un membre de la famille (ex. crimes d’honneur, violences sexuelles, mariage forcé, mutilation génitale féminine), ou par d’autres personnes (ex. agression sexuelle, viol, violence des gangs, exploitation sexuelle et traite transfrontière ou à l’intérieur du pays). Les abris peuvent également soutenir les enfants des femmes qui   sollicitent une aide.
  • Des principes directeurs qui guident la façon dont les structures d’hébergement appuyent et offrent des services aux survivantes et encouragent la participation de la communauté.
  • La fourniture de services d’appui spécialisés, sécurité renforcée, mesures de précaution et aménagement  sécuritaire par un personnel spécialisé (Erturk, 2008; Women Against Violence Europe, 2004).

En règle générale, les foyers d’hébergement peuvent être classés comme suit:

  • Foyers d’hébergement d’urgence (connus aussi comme abri ou hébergement d’urgence de première étape), qui assurent un hébergement sûr à court ou à moyen terme et un soutien affectif aux femmes qui y trouvent refuge avec ou sans enfants à charge, de quelques jours à plusieurs mois. Outre ces services de base, les abris d’urgence peuvent assurer le transport des résidentes et la fourniture d’articles ménagers et personnels, et offrir des services plus complexes, notamment des consultations, des orientations, une prise en charge individuelle avec des organismes communautaires et des prestataires de services, un soutien téléphonique en cas de crise, un aménagement sécuritaire, des programmes pour les enfants touchés et un suivi pour anciennes résidentes.   
  • Foyers d’hébergement de deuxième étape ou temporaires, qui offrent un hébergement allant de six mois à un an ou plus, ainsi que des services d’appui et d’orientation pour les femmes et leurs familles pendant la période de transition de l’abri d’urgence au logement permanent. Chaque fois que possible, les unités d’habitation auront renforcé les mesures de sécurité comme le verrouillage des portes et des fenêtres et l’installation de systèmes d’alarme et d’intervention; les foyers d’accueil, pourraient, pour leur part, assurer des services anonymes et confidentiels (soutien psychologique continu pour les résidentes, notamment par l’intermédiaire de groupes de femmes et d’enfants).
  • L’hébergement de troisième étape pourrait s’adresser aux femmes qui ont complété le programme de deuxième étape, mais qui ont encore besoin d’un logement subventionné et de soutien dans leur        communauté. Bien que se manifestant de différentes manières, ce modèle peut déboucher sur des solutions de logement permanent pour certaines survivantes, ou leur orientation vers des logements     spécialisés répondant à des besoins précis (handicaps physiques, (problème de toxicomanie, maladie mentale). Étant donné que les unités d’habitation peuvent faire partie d’un complexe de logements publics ou sociaux, des mesures de sécurité renforcée ne seraient pas nécessairement prévues pour les résidents, mais un soutien psychologique continu y serait souvent assuré (services de suivi fournis par le personnel ou des défenseurs des droits des femmes ou soutien assuré par des ressources communautaires connexes dégagées grâce aux initiatives en matière de logement (Tutty, et al. 2009b).

Les alternatives aux foyers d’hébergement comprennent:

  • Des résidences ou réseaux protégés, qui sont des espaces résidentiels privatifs mis à disposition par des membres de la communauté en cas d’urgence et à titre temporaire (1 à 7 jours), compte tenu des nombreux risques et de la complexité liés à l’aide accordée aux femmes par l’entremise de foyers communautaires.  Ce type d’hébergement est surtout utilisé dans les régions rurales ou reculées où il n’existe pas de structure d’accueil pleinement opérationnel. Certaines communautés ont également mis en place un réseau de logements privatifs, et, chaque fois que possible, il faudrait relier les résidences protégées à un foyer d’hébergement existant ou à des organisations de défense des survivantes de la violence pour donner accès aux femmes à une gamme élargie de services, et leur permettre de se mettre en relation avec un praticien spécialiste en la matière (Tutty, et. al., 2009; Hightower & Smith, 2006; Smith & Hightower, 2005).
  • Des lieux sûrs en cas d’urgence, qui peuvent être établis dans différents emplacements (hôtels, salles d’hôpitaux ou de centres médicaux, organismes confessionnels, églises, mosquées, temples, etc., ou des locaux disponibles appartenant à des organismes communautaires ou des entreprises), offrent également une protection physique temporaire et un lieu d’hébergement aux femmes et devraient être reliés à des services de soutien complet à plus long terme.  
  • Des logements confidentiels privés, comme les habitations communautaires (appartements) rendus plus sûrs par des mesures de sécurité spécifiques, sont un modèle souvent utilisé pour les survivantes de la traite ou des femmes qui ont des besoins sécuritaires particuliers. Ce type d’hébergement offre des appartements ou des maisons décentralisés, flexibles et secrets plutôt qu’un espace central unique pour mettre les femmes à l’abri de futurs actes de violence à de représailles exercées par les  auteurs de violence (réseaux de crime organisé, membres de la famille). Une fois sécurisé, l’appartement en question peut être utilisé par nombre de femmes ou laissé vacant, selon les besoins, pour maintenir longtemps la confidentialité de son emplacement (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe & Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme, 2004).
  • Des mécanismes de protection, qui prévoient l’intégration d’aménagements sécuritaires dans les logements occupés par les femmes et l’éloignement de agresseur, offrent une solution alternative dans certains cas de violence domestique, permettant à la femme de rester sur son lieu de résidence plutôt que de chercher un hébergement protégé ailleurs. Comme dans les cas de logements et de réseaux d’éhébergement protégés, cette solution ne s’applique qu’à certaines situations (faible risque de    violence meurtrière, forte présence policière pour surveiller l’application des ordonnances de protection), étant donné lesrisques sécuritaires inhérents au séjour à domicile.